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Accord général du TNP sur le nucléaire au Proche-Orient

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par Louis Charbonneau et Patrick Worsnip NATIONS UNIES - Les 189 Etats signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) ont avalisé...

par Louis Charbonneau et Patrick Worsnip

NATIONS UNIES (Reuters) - Les 189 Etats signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) ont avalisé vendredi une déclaration proposant la tenue en 2012 d'une conférence pour débattre d'une interdiction des armes de destruction massive dans tout le Proche-Orient.

Cette déclaration a été adoptée par consensus par toutes les parties au TNP, y compris par les Etats-Unis.

L'établissement d'une "zone dénucléarisée" pourrait en dernier ressort contraindre l'Etat juif à signer le TNP, qui date de 1970, et à renoncer à son arsenal atomique, dont Israël n'a jamais reconnu, ni démenti, l'existence.

Mais des responsables américains ont précisé que semblable hypothèse ne pourrait se matérialiser qu'à la condition que la paix prévale d'abord dans la région.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont également "profondément déploré" que le texte final adopté pointe du doigt l'Etat hébreu pour ne pas avoir signé le TNP.

La création de cette zone pourrait aussi forcer d'autres pays du Proche-Orient à renoncer à leurs éventuels programmes d'armes chimiques ou biologiques, à commencer par l'Iran et la Syrie.

Cette déclaration finale a pu être obtenue après accord entre les Etats-Unis et l'Egypte. "Nous avons un accord qui peut satisfaire tout le monde", expliquait alors un diplomate occidental à l'agence Reuters. "La question qui se pose maintenant est de savoir si l'Iran prendra la bonne décision."

Jusqu'au bout, la possibilité de voir l'Iran, pays signataire du TNP, ou la Syrie tenter de bloquer une déclaration finale restait envisagée à New York. Ces craintes ont été levées.

Le texte charge le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, d'organiser en 2012 une réunion de tous les Etats du Proche-Orient pour étudier les moyens de dénucléariser la région.

Il presse aussi Israël de rejoindre les 189 Etats signataires du TNP et de placer ses installations nucléaires sous garantie de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'organisation onusienne chargée de l'application du Traité de non-prolifération.

Ce passage était initialement rejeté par les Américains, qui ont finalement retiré leurs objections pour sauver la conférence, ont dit des délégués.

La création d'une "zone dénucléarisée" au Proche-Orient forcerait Israël à détruire les ogives nucléaires dont il dispose - même si l'Etat juif n'a jamais officiellement reconnu posséder des bombes atomiques au nom de sa politique d'"ambiguïté stratégique" (ne jamais confirmer, ne jamais démentir).

A l'instar de l'Inde et du Pakistan, puissances nucléaires officiellement avérées, Israël n'est pas signataire du TNP et ne participe pas à la "conférence des parties" qui s'est ouverte le 3 mai aux Nations unies.

Henri-Pierre André et Jean-Loup Fiévet pour le service français