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A Washington, Hollande et Obama unis sur les dossiers internationaux

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Les présidents français et américain ont donné une conférence de presse conjointe depuis la Maison Blanche, ce mardi, à l'occasion de la visite d’État de François Hollande aux Etats-Unis.

François Hollande et Barack Obama plus unis que jamais. Au deuxième jour de la visite du président de la République aux Etats-Unis, les deux chefs d'Etat ont donné une conférence de presse commune, après s'être entretenus dans le Bureau ovale. S'exprimant face à la presse pendant un peu plus d'une heure, les deux hommes ont réaffirmé l'amitié entre Paris et Washington, et leur unité sur tous les dossiers internationaux du moment.

Quelques heures auparavant, sous un soleil radieux, Barack Obama avait accueilli François Hollande à la Maison Blanche, où une petite cérémonie avait été organisée. Dans leurs discours respectifs, les deux hommes ont souligné leur volonté de faire "plus de choses ensemble", réaffirmant les liens anciens entre Paris et Washington.

"Toujours un plaisir d'accueillir François"

Vers 18h15 françaises, Barack Obama a introduit la conférence de presse en rappelant son plaisir d'accueillir à Washington son "ami et partenaire" François Hollande. "C'est toujours un plaisir d'accueillir François", a ainsi déclaré le président américain, avant de glisser une note d'humour au sujet de son homologue français: "Lors du sommet à Camp David [en mai 2012, NDLR], j'avais essayé de rendre le sommet un peu informel mais François avait tenu à venir en cravate".

"La France n'est pas seulement l'allié le plus ancien des Etats-Unis, mais aussi le plus proche", a affirmé, plus sérieusement, le président américain, avant d'estimer, quelques instants plus tard, que "l'alliance franco-américaine n'a jamais été aussi forte", tout en refusant de choisir un partenaire particulier entre tous ses alliés européens.

"Confiance mutuelle"

Barack Obama a ensuite salué le "courage et la détermination" de François Hollande en matière de politique étrangère, le remerciant notamment pour son "leadership" sur les dossiers malien, syrien, iranien et centrafricain. Rappelant l'unité de Paris et Washington sur les "défis clés de la sécurité mondiale", Barack Obama a appelé les deux pays à rester unis sur le dossier du nucléaire iranien, mais aussi sur la question syrienne et le conflit israélo-palestinien, dans lequel "la France et les Etats-Unis auront un rôle important dans les négociations".

Le président américain a par ailleurs indiqué qu'il se rendra au 70e anniversaire du Débarquement en Normandie, en juin prochain, auquel François Hollande l'avait publiquement invité quelques heures plus tôt.

"Nous sommes unis et convergents sur l'ensemble des dossiers internationaux", a enchéri François Hollande, précisant: "cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de débat, mais cela se passe dans le respect mutuel", ajoutant que les deux pays ont aujourd'hui une "confiance l'un envers l'autre".

"Énormément de frustrations" sur la Syrie

Interrogé par un journaliste du New York Times sur la situation en Syrie, Barack Obama a estimé que le pays "est en train de tomber en morceaux". "Ce n'est pas bon pour la Syrie, ce n'est pas bon pour la région et pour la sécurité mondiale", a-t-il souligné.

"La première conférence de Genève s'est engagée vers un processus de transition. Ce processus nous permettrait de retourner vers un semblant de vie normale dans le pays", a fait valoir Barack Obama, avant d'ajouter: "nous en sommes encore très loin".

"On ne peut pas nier le fait qu'il y a énormement de frustrations", a reconnu Barack Obama vis-à-vis des difficiles négociations de paix sur la Syrie, alors que le premier volet de la conférence Genève 2, organisé fin janvier, s'est révélé infructueux. "S'il y a aujourd'hui une partie qui bloque [dans le processus de paix, NDLR], c'est bien la partie du régime syrien", a enchaîné François Hollande, rappelant que l'Occident doit également agir sur l'aspect humanitaire, dans ce dossier. "C'est la raison pour laquelle une résolution va être proposée au conseil de sécurité", a précisé le chef de l'Etat.

Message aux entreprises prospectant en Iran

Les deux chefs d'Etat ont par ailleurs tenu à prévenir les entreprises étrangères se rendant en Iran dans un but de prospection. Barack Obama a ainsi averti que ces entreprises le font à "leurs risques et périls", promettant "une pluie de sanctions" sur ceux qui romperaient l'embargo international.

De son côté, François Hollande a mis en garde les entreprises françaises qui se sont déplacées en Iran, faisant référence à une délégation de 116 représentants d'entreprises françaises menée par le Medef International qui se sont rendues dans le pays, au début du mois de février.

Dîner d'Etat et départ pour San Francisco

Après une visite au cimetière militaire d'Arlington -où François Hollande doit remettre la Légion d'honneur à l'un des soldats inconnus inhumés- la journée doit s'achever par un fastueux dîner d'Etat, en présence de 300 invités.

François Hollande est le premier président français à être reçu à Washington pour une visite d'Etat depuis Jacques Chirac, en 1996. Le président de la République s'envolera ensuite pour San Francisco, pour le troisième et dernier jour de sa visite outre-Atlantique. Il doit notamment y rencontrer des chefs d'entreprises du numérique.

Adrienne Sigel