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A Kasserine, le « chaos »...

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Alors que le nombre - officiel ou officieux - de victimes civiles tuées en Tunisie augmente chaque jour depuis ce week-end, récit de l'envoyée spéciale d'RMC dans la ville de Kasserine (centre du pays). Entre scènes d'émeutes et désolation.

Le « chaos ». C’est le terme qui correspond le mieux à ce que nous avons pu voir mardi soir en arrivant de Paris dans cette ville de Kasserine. Une ville où, sur quelques mètres, vous passez d’une localité déserte à des scènes de course-poursuites. Des policiers armés de matraques derrière de très jeunes adolescents fuyant un café, par exemple. Deux-cent mètres plus loin, la rue appartient cette fois à des groupes de jeunes armés de bouts de bois. Foulard sur le visage, ils avancent sans organisation visible. Tout autour d’eux, des commerces saccagés, brûlés. Une banque détruite.

Et partout, le sol est jonché de morceaux de ciment arrachés aux trottoirs et qui servent de projectiles. Très surprenante également, lorsqu’on entre dans Kasserine, la présence de l’armée tunisienne. Elle est bien là, des soldats sont postés devant les stations-service par exemple. Mais ils ne bougent pas. Comme s’ils n’étaient pas concernés par ce qu’il se passe.

Y-a-t-il eu de nouvelles victimes cette nuit ? Impossible de le dire. Nous n’obtenons aucune information. Mais les habitants et la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme, parlent de cinquante tués dans cette région depuis dimanche. Deux fois plus que le bilan officiel.

Reportage à Kasserine, entre zones désertes et scènes de course-poursuites...