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À Brégançon, Poutine et Macron entre grands sourires et petites piques

Emmanuel Macron a, entre autres, appelé à un rapprochement entre l'Union européenne et la Russie, appelant à retrouver la "confiance".

Le rendez-vous était extrêmement attendu, en marge du G7 organisé à Biarritz d'où la Russie est mise au ban depuis 2014. Ce lundi en fin de journée, Emmanuel Macron a reçu au Fort de Brégançon son homologue et homme fort du Kremlin Vladimir Poutine, où ont été multipliés les signes de bonne volonté pour détendre les relations entre la Russie et l'Europe, notamment sur l'Ukraine.

C'est d'ailleurs le thème ukrainien, à l'origine du divorce de 2014, qui a été abordé en premier lieu. "Les choix du président (ukrainien Volodymyr) Zelensky sont un vrai changement pour la situation" et "nous aurons à considérer l'opportunité, ce qui est mon souhait, d'un nouveau sommet en format Normandie (Russie, Ukraine, Allemagne, France, ndlr) dans les prochaines semaines", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse commune.

Vladimir Poutine, qui avait battu froid au nouveau président ukrainien après son élection en avril dernier, a fait part d'un "optimisme prudent" sur ce dossier et de sa disponibilité à en discuter. 

"Je vais parler (avec Emmanuel Macron) de mes contacts avec le nouveau président ukrainien. Il y a des choses qui sont dignes de discussions et qui provoquent un optimisme prudent", a-t-il répondu.

"Je suis reconnaissant"

Le président français a plaidé pour un rapprochement entre l'Union européenne et la Russie, dont les relations sont compliquées, appelant à retrouver la "confiance" dans un ordre international en "recomposition".

Malgré "les malentendus des dernières décennies, les débats sur la relation avec l'Occident", la Russie "est européenne" et "nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'Union européenne et la Russie", a-t-il insisté, évoquant une Europe "de Lisbonne à Vladivostok".

Geste symbolique, Emmanuel Macron a aussi annoncé qu'il se rendrait à Moscou en mai 2020 pour assister aux célébrations du 75e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie

"Je suis reconnaissant" à Emmanuel Macron d'avoir accepté cette invitation, a répondu Vladimir Poutine. Les Russes accordant la plus haute importance à ces commémorations qui ont été boudées par les Occidentaux depuis l'annexion de la Crimée par la Russie.

Points de désaccord

Interrogé sur la répression de manifestations pro-démocratie ces dernières semaines en Russie, le maître du Kremlin a riposté en renvoyant aux violences qui ont émaillé le mouvement de protestation des "gilets jaunes" en France à la fin d'année dernière et au printemps.

"Nous ne voulons pas d'une situation similaire" à celle qui a récemment prévalu à Paris, a-t-il lancé, dans une de ces piques dont il est coutumier dans l'adversité, assurant que les autorités russes agiraient pour que les manifestations d'opposants à Moscou restent dans le "cadre de la loi".

Hugo Septier avec AFP