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520 victimes du massacre de Srebrenica enterrées 17 ans après

Le Premier ministre croate Zoran Milanovic au mémorial de Potocari, à quelques kilomètres de Srebrenica. Des milliers de musulmans bosniaques ont assisté mercredi aux obsèques de 520 hommes et jeunes garçons musulmans tués et jetés dans des charniers lors

Le Premier ministre croate Zoran Milanovic au mémorial de Potocari, à quelques kilomètres de Srebrenica. Des milliers de musulmans bosniaques ont assisté mercredi aux obsèques de 520 hommes et jeunes garçons musulmans tués et jetés dans des charniers lors - -

POTOCARI, Bosnie (Reuters) - Des milliers de musulmans bosniaques ont assisté mercredi aux obsèques de 520 hommes et jeunes garçons musulmans tués et...

POTOCARI, Bosnie (Reuters) - Des milliers de musulmans bosniaques ont assisté mercredi aux obsèques de 520 hommes et jeunes garçons musulmans tués et jetés dans des charniers lors du massacre de Srebrenica, en 1995, et finalement enterrés, 17 ans plus tard.

Les cercueils, drapés de vert, ont été portés par la foule avant d'être inhumés, sous un soleil de plomb, au mémorial de Potocari, à quelques kilomètres de Srebrenica, dans le nord-est de la Bosnie.

Cette cérémonie, qui marquait l'anniversaire du massacre, le 11 juillet 1995, porte le nombre de victimes identifiées et enterrées à 5.657. On estime que près de 2.400 victimes doivent encore être identifiées ou déterrées des charniers où elles ont été jetées par les troupes de Ratko Mladic.

L'ancien général bosno-serbe, aujourd'hui âgé de 70 ans, est jugé à La Haye par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

Arrêté en mai 2011 alors qu'il se cachait dans un village du nord de la Serbie, il est accusé de génocide pour le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica pendant la guerre de Bosnie (1992-1995).

Mais pour les familles des victimes, la procédure judiciaire n'est qu'une maigre consolation. "Je me moque de ce que cela peut donner, aucun verdict ne me rendra mon fils", se désole Sefika Menakic, mère d'Adem, qui avait 15 ans lorsqu'il fut tué à Srebrenica.

Elle a appris il y a trois mois que des experts légistes avaient pu identifier un os de l'épaule et plusieurs côtes de son fils, qu'elle a enterré mercredi. "Ca me tue de savoir qu'il repose là, sans tête, mais au moins, j'ai maintenant un endroit pour me recueillir et prier son âme", confie-t-elle.

Son fils avait été tué alors qu'il tentait de s'enfuir de la ville, "zone protégée" de l'Onu, abandonnée par les forces néerlandaises de maintien de la paix.

"Pour ceux qui ont commis ce crime, il n'y a pas d'absolution possible", a estimé le rabbin de New York, Arthur Schneier, un survivant de la Shoah, premier religieux non-musulman à assister à cette cérémonie annuelle.

Maja Zuvela et Matt Robinson, Baptiste Bouthier pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse