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2011: du mariage de William et Kate à la mort de Steve Jobs

Hommage à Saint Pétersbourg à Steve Jobs. Le cofondateur et patron emblématique d'Apple a eu droit, comme jamais un chef d'entreprise, à un hommage planétaire, où chefs d'Etat, patrons, concurrents directs ou simples clients ont salué la mémoire d'une icô

Hommage à Saint Pétersbourg à Steve Jobs. Le cofondateur et patron emblématique d'Apple a eu droit, comme jamais un chef d'entreprise, à un hommage planétaire, où chefs d'Etat, patrons, concurrents directs ou simples clients ont salué la mémoire d'une icô - -

par Bertrand Boucey PARIS (Reuters) - Mariages princiers à Londres et Monaco, émeutes en Grande-Bretagne, scandale emportant le plus ancien tabloïd...

par Bertrand Boucey

PARIS (Reuters) - Mariages princiers à Londres et Monaco, émeutes en Grande-Bretagne, scandale emportant le plus ancien tabloïd britannique et disparition de Steve Jobs: dernière partie du bilan de l'actualité internationale en 2011.

MARIAGES PRINCIERS À LONDRES ET MONACO

Jeunes, souriants, modernes. Le prince William et Catherine (Kate) Middleton font souffler un vent de fraîcheur sur une monarchie britannique souvent accusée de ne plus être en phase avec le reste de la société.

Le 29 avril, le mariage de William, deuxième dans l'ordre de succession au trône d'Angleterre, et Kate, roturière de 29 ans, attire les foules aux abords de l'abbaye de Westminster. La cérémonie, sur laquelle plane le souvenir de la princesse Diana, défunte mère de William, est retransmise en direct sur internet et de nombreuses chaînes de télévision dans le monde.

Des dizaines de milliers de personnes se pressent également au pied du balcon du palais de Buckingham où les jeunes mariés, censés devenir un jour roi et reine, échangent deux baisers qui font le lendemain la une des journaux du royaume.

Le Daily Telegraph pose quant à lui la question au cour de nombreuses discussions depuis que la soeur cadette de Kate a fait sensation à la cérémonie dans une robe blanche sexy : Pippa Middleton est-elle "le meilleur parti au monde ?"

Faste, romance et nostalgie s'emparent ensuite de Monaco. Le 2 juillet, le prince Albert II épouse Charlene Wittstock, une Sud-Africaine de 20 ans sa cadette. Ces noces sont l'occasion pour la principauté de se remémorer l'époque de splendeur incarnée par Grace Kelly, la mère d'Albert, décédée en 1982. L'apparente froideur de Charlene alimente toutefois les rumeurs sur d'éventuelles tensions dans le couple, que les nouveaux mariés démentent avec indignation.

LONDON'S BURNING

Une flambée de violence comme la Grande-Bretagne n'en avait plus connue depuis des décennies. L'étincelle qui met le feu aux poudres est la mort d'un jeune homme de 29 ans lors d'une opération de police le 4 août. Deux jours plus tard, après une manifestation réclamant « justice » devant un commissariat de Tottenham, ce quartier déshérité du nord de Londres s'embrase puis les émeutes gagnent rapidement de nombreuses villes du nord et du centre comme Manchester, Liverpool et Birmingham. Pendant quatre nuits, des groupes de jeunes gens affrontent les forces de l'ordre. Surtout, ils pillent et saccagent des boutiques. Ces violences, qui font cinq morts, choquent le pays. Des habitants s'organisent en groupes d'autodéfense pour protéger leurs biens et nettoyer les rues.

Critiqué dans un premier temps pour son manque de réactivité, le gouvernement finit par frapper fort. Il déploie des milliers de policiers dans les quartiers en proie aux émeutes, plus de 2.800 personnes sont arrêtées et jugées en comparutions immédiates jusque tard dans la nuit, certaines sont condamnées à des peines de prison ferme.

Le Premier ministre conservateur David Cameron assimile ces événements à de la banale criminalité et réfute tout lien avec la vigoureuse cure d'austérité qu'il impose au pays depuis 15 mois. Il insiste sur les dangers de l'indiscipline à l'école et de la désintégration du noyau familial.

LA PRESSE MURDOCH DANS LA TOURMENTE

Après 168 années d'existence, l'hebdomadaire britannique News of the World cesse brutalement de paraître le 10 juillet. En sacrifiant le tabloïd dominical le plus vendu de Grande-Bretagne, Rupert Murdoch espère éteindre le scandale des écoutes téléphoniques qui ébranle son empire médiatique, News Corp.

Mais l'indignation est trop forte, les ramifications trop nombreuses. La polémique continue d'enfler. Elle emporte les deux plus hauts responsables de la police britannique et elle se rapproche même du cour du pouvoir, le Premier ministre David Cameron étant personnellement sommé de s'expliquer sur ses relations avec l'homme d'affaires australo-américain.

Soupçonné de longue date de pratiquer des écoutes illégales pour s'alimenter en scoops, News of the World est mis en cause le 4 juillet par l'avocat de la famille de Milly Dowler, une adolescente enlevée et assassinée en 2002, dont la messagerie téléphonique aurait été piratée par un détective agissant pour le compte du tabloïd. Ce piratage avait conduit la famille de l'adolescente à espérer qu'elle était encore en vie.

Au rythme des révélations, les Britanniques apprennent que des centaines de personnes semblent avoir été victimes d'écoutes illégales ou du vol de données confidentielles de la part de publications de News Corp, parfois avec l'aide de policiers corrompus. Parmi elles, des célébrités et des hommes politiques mais aussi des familles de militaires tués au combat en Irak et en Afghanistan ou de simples citoyens impliqués dans des faits divers.

L'écoeurement est général. Rupert Murdoch est convoqué par les députés pour s'expliquer. Son emprise sur le paysage médiatique anglais est critiquée, son influence sur la classe politique dénoncée et il doit renoncer à son projet de prise de contrôle total du bouquet satellite BSkyB.

Une commission d'enquête indépendante est ouverte.

STEVE JOBS, MORT D'UNE ICÔNE NUMÉRIQUE

Jamais un chef d'entreprise n'avait eu droit à un tel hommage planétaire. Chefs d'Etat, patrons, concurrents directs ou simples clients ont salué la mémoire de Steve Jobs après sa mort le 5 octobre à l'âge de 56 ans des suites d'un cancer du pancréas.

Cofondateur et patron emblématique d'Apple, Steve Jobs a créé des produits informatiques qui ont bouleversé les pratiques quotidiennes de millions de personnes à travers le monde. Par sa créativité mais aussi son charisme et sa personnalité, irascible et tyrannique selon ses détracteurs, il a acquis un statut d'icône visionnaire du monde numérique au point que, à l'annonce de sa mort, ses admirateurs déposent bougies et fleurs devant les 'Apple Stores', qu'il transforment en lieux de recueillement et de vénération.

Malade depuis plusieurs années, Steve Jobs avait abandonné les rênes d'Apple fin août. Pour les observateurs, il laisse derrière lui une société suffisamment solide pour résister à la disparition de sa principale source d'innovation.

OBJECTIF MARS

Une page de l'histoire de la conquête spatiale se tourne en 2011.

En atterrissant le 21 juillet sur la piste du centre spatial de la Nasa à Cap Canaveral, Atlantis met un point final au programme des navettes américaines, après 135 vols. Ironie de l'histoire, pour envoyer leurs astronautes dans l'espace, les Etats-Unis auront désormais recours, au moins dans un premier temps, à des appareils russes conçus à l'époque de l'URSS. Ils utiliseront ensuite des vaisseaux construits par des entreprises privées.

Avec les économies réalisées par la mise au rebut de ses navettes, la Nasa compte développer d'autres engins capables de voyager au-delà de la Station spatiale internationale (ISS), vers la Lune, voire Mars.

L'agence spatiale américaine a envoyé le 26 novembre vers la "planète rouge" un robot d'exploration baptisé Curiosity. Il n'arrivera sur Mars qu'en août 2012 avec pour mission de trouver d'éventuelles preuves que la vie y est ou y a été possible.

La Russie espérait pour sa part faire de 2011 l'année de son retour sur le devant de la scène en matière d'exploration spatiale, 15 ans après sa dernière tentative avortée. Mais sa sonde envoyée en novembre vers Phobos, un satellite de Mars, ne dépasse pas son orbite terrestre et se perd dans l'espace.

Pendant ce temps, la Chine poursuit ses efforts pour rattraper son retard. En novembre également, elle mène à bien sa première manouvre d'arrimage en orbite entre la capsule Shenzhou 8 et le module Tiangong 1 ("Palais céleste"). Retransmise en direct à la télévision, suivie par le Premier ministre Wen Jiabao, cette manouvre représente une première étape vers l'aboutissement du projet chinois : bâtir une station spatiale.

Edité par Henri-Pierre André