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2011: caprices du climat et accord a minima à Durban

La piste de l'aéroport de Rockhampton, à environ 500 km au nord de Brisbane, submergée par les eaux. Victime d'un "tsunami intérieur", ainsi qu'on été surnommées les inondations qui ont touché l'Australie en janvier, l'île-pays subit des dégâts considérab

La piste de l'aéroport de Rockhampton, à environ 500 km au nord de Brisbane, submergée par les eaux. Victime d'un "tsunami intérieur", ainsi qu'on été surnommées les inondations qui ont touché l'Australie en janvier, l'île-pays subit des dégâts considérab - -

par Bertrand Boucey PARIS (Reuters) - Un "tsunami intérieur". Cette expression a été employée pour décrire les vastes inondations qui ont frappé en...

par Bertrand Boucey

PARIS (Reuters) - Un "tsunami intérieur". Cette expression a été employée pour décrire les vastes inondations qui ont frappé en janvier le nord-est de l'Australie, faisant une vingtaine de morts. Après plusieurs semaines de pluies torrentielles, quatre Etats sont touchés, en particulier celui du Queensland, sur une superficie plus grande que la France et l'Allemagne réunies.

Des centaines de milliers de personnes sont affectées, contraintes de quitter leurs habitations bientôt submergées par des flots charriant des monceaux de détritus. A Brisbane, la capitale du Queensland, des quartiers entiers sont inondés sous plus de quatre mètres d'eau, seuls quelques toits apparaissant encore ça et là à la surface. Des étendues de terres agricoles sont dévastées.

Pire encore pour l'économie du pays, l'industrie minière, essentielle dans les exportations australiennes, est durement touchée en raison d'une multitude de puits noyés. Wayne Swan, le ministre des Finances, estime qu'il s'agit, "en termes économiques, (de) la plus importante catastrophe naturelle de notre histoire".

A partir de juillet, c'est au tour de la Thaïlande d'être partiellement sous les eaux. Les importantes pluies de mousson qui s'abattent sur le pays pendant des semaines inondent progressivement de nombreuses provinces du royaume. Surtout, elles gonflent les eaux du fleuve Chao Phraya qui menacent bientôt Bangkok en aval.

Le gouvernement décrète en octobre une mobilisation générale contre ces crues d'une ampleur sans précédent depuis un demi-siècle. Le but : préserver la capitale, mégapole de 12 millions d'habitants et cour économique du pays. Des digues de fortune sont érigées et les autorités tentent de dévier les immenses masses d'eau pour les évacuer vers la mer. Malgré cela, de nombreux quartiers sont inondés ainsi que des rizières et des zones industrielles. Le bilan dépasse les 500 morts à travers le pays.

ACCORD SANS CONTENU SUR LE CLIMAT

La conférence de Durban sur le changement climatique a débouché sur un accord. Reste à en définir le contenu.

Pour éviter un échec semblable à celui de Copenhague deux ans plus tôt, les négociateurs des près de 200 délégations réunies en Afrique du Sud fin novembre et début décembre ont prolongé leurs débats de deux jours. L'Union européenne, en particulier, a insisté pour ne pas se quitter sans accord.

Au terme de ces deux journées de prolongation, elle s'est félicitée d'avoir rallié les participants à son calendrier : établir d'ici 2015 un cadre légal de mesures contre le changement climatique, applicable d'ici 2020. La nouveauté est que tous les pays se sont engagés, même ceux, comme les Etats-Unis, qui n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto, ou ceux, comme la Chine ou l'Inde, qui n'avaient jusqu'à présent aucune obligation.

En outre, la validité du protocole de Kyoto, qui impose aux pays industrialisés signataires des réductions de leurs émissions de gaz à effet de serre, est prolongée de cinq ans, jusqu'en 2017.

Au sortir de la conférence de Durban, le Canada a cependant annoncé qu'il se retirait de ce protocole, réduisant un peu plus sa portée en l'absence des principaux pollueurs de la planète.

Surtout, nombre d'observateurs soulignent que l'accord de Durban ne répond pas à l'urgence maintes fois soulignée par les experts de l'Onu sur le climat : réduire à partir de 2015 les émissions mondiales de gaz à effet de serre pour éviter une augmentation de la température mondiale de plus de 2°C, seuil au-dessus duquel la planète subirait des dommages irréversibles.

Malgré ce péril à l'horizon, la population mondiale a atteint en 2011 le chiffre de sept milliards de personnes, selon l'estimation symbolique de l'Onu. Plusieurs pays ont revendiqué la naissance sur leur sol de ce sept milliardième habitant de la planète. Les Philippines ont été les plus promptes à mobiliser l'attention des médias.

édité par Henri-Pierre André