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Rénovation Et Travaux

Immobilier: les copropriétés mettent un coup d'accélérateur sur les travaux

Les travaux votés en AG repartent fortement à la hausse en 2021

Les travaux votés en AG repartent fortement à la hausse en 2021 - JoelHuegli / Pixabay

Les montants de travaux votés lors des assemblées générales progressent fortement en 2021. Et cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir.

Après une année chaotique, les travaux reprennent dans les copropriétés. Alors que les travaux votés en AG s'élevaient à 3 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2020, ce montant a déjà dépassé les 3,6 milliards d'euros depuis janvier. C'est ce qui ressort des chiffres de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) récupérés via les copropriétés inscrites sur le récent registre national, et relayés par Les Echos ce mardi.

On notera que ces données sur les travaux votés n'existent pas pour les années antérieures. Il faut dire que la mise en place du système d'immatriculation s'est fait progressivement. Cette obligation a d'abord concerné les syndicats de copropriété de plus de 200 lots avant fin 2016, puis ceux de 50 à 200 lots fin 2017 et enfin celles de moins de 50 lots fin 2018, comme le rappelle ici l'Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil).

Interrogé par Les Echos, le premier syndic de France, Foncia, estime qu'après une chute de 40% des montants votés en 2020, ceux-ci sont désormais proches de leur niveau de 2019 (bien que toujours inférieurs de 3 à 4%).

Elargissement de MaPrimeRénov'

Avec les nombreuses difficultés pour organiser les assemblées générales avec l'arrivée de la pandémie et le manque de visibilité sur l'avenir, de nombreuses copropriétés avaient préféré temporiser en 2020. Cette année, elles rattrapent leur retard. Et l'élargissement de MaPrimeRénov', une aide à la rénovation énergétique des logements, aux copropriétés, aux propriétaires occupants ainsi qu'aux propriétaires bailleurs depuis le 1er janvier 2021 favorise la relance des chantiers.

"Les montants d’aides et le mode de calcul de MaPrimeRénov’ Copropriétés est de 25 % de la quote-part des travaux dans la limite de 3750 euros par logement", détaille Bercy sur son site. "Si vos travaux concernent une copropriété avec une étiquette énergétique F ou G, vous pourrez bénéficier d’une aide complémentaire de 500 euros par logement dans le cadre du bonus France Relance. Une aide complémentaire de 3000 euros par logement pourra être accordée pour les copropriétés qualifiées de "fragiles" ou situées dans un quartier en renouvellement urbain (NPNRU)", complète le ministère de l'Economie.

Interdiction à la location des passoires thermiques

La tendance devrait s'accélérer encore au cours des prochaines années. En effet, la loi Climat et résilience prévoit l'interdiction progressive à la location des passoires thermiques. Les logements classés G au titre du diagnostic de performance énergétique (DPE) ne seront plus considérés comme décents à compter du 1er janvier 2025, ceux classés F à partir de 2028 et ceux classés D à compter de 2034. Alors qu'un nouveau DPE a été mis en place depuis le 1er juillet, plus précis mais ajusté à partir du 1er novembre comme le nombre de logements mal notés explosait, difficile pour l'instant de savoir précisément combien de logements sont concernés. Mais au moins plusieurs centaines de milliers d'appartements ou de maisons du parc locatif privé seront hors des clous.

Certes, un copropriétaire pourra toujours continuer à louer, même avec une mauvaise étiquette. Pour cela, il doit démontrer qu'il a fait tous les travaux potentiels dans les parties privatives, qu'il a demandé à la copropriété de réaliser les travaux dans les parties communes et que celle-ci a refusé. Reste que la pression pour faire des travaux de rénovation s'accentue fortement.

Afin d'accompagner le mouvement, le législateur a prévu, toujours dans le cadre de la loi Climat et résilience, l'obligation dans les copropriétés de présenter en AG un plan pluriannuel de travaux (PPT) sur 10 ans. Cette obligation va s'imposer progressivement à compter de 2023, avec pour commencer les copropriétés de plus de 200 lots. Puis ce sera au tour des copropriétés de 51 à 200 lots en 2025 puis celles de 50 lots et moins en 2026.

Jean-Louis Dell'Oro