Les Jeux olympiques 2024 empêchent-ils les prix immobiliers de baisser davantage?

Le spécialiste de l'investissement Masteos est convaincu que, dans certaines villes hôtes, les Français retardent la vente de leur logement. Avant de vendre, de plus en plus de propriétaires veulent d'abord encaisser des revenus locatifs qui devraient être exceptionnels pendant les Jeux olympiques. Un attentisme qui expliquerait même en partie que la baisse des prix de l'immobilier reste globalement limitée.

Il n'y a pas que la hausse des taux d'intérêt qui justifie le blocage du marché de l'immobilier, selon Masteos, les JO 2024 et la perspective de location touristique hors de prix pousseraient aussi de nombreux propriétaires à attendre pour vendre leur logement. Et pour cause: dans les villes hôtes des Jeux olympiques, les tarifs à la nuitée sont en train d'exploser.

Ils sont environ 50% plus cher qu'en temps normal à Lille, Bordeaux, Nice, Nantes et Lyon. A Marseille, le prix d'une nuit pendant les JO est même 2,5 fois plus élevé qu'à l'accoutumé. La palme pour Paris avec une "prime" de 250%.

17% de hausse des prix après les JO

C'est d'ailleurs à Paris et Marseille que Masteos estime qu'il y a véritablement un attentisme à la vente lié au JO. Car l'entreprise a mesuré le poids des revenus locatifs liés à l'évènement par rapport à la valeur des logements: à Marseille la location touristique uniquement pendant les 2 semaines d'épreuves de JO rapportera en moyenne l'équivalent de près de 2,5% du prix des logements. On monte même au-delà des 4% de la valeur du bien à Paris entre les JO et les jeux paralympiques. Dans les autres villes hôtes en revanche, le poids locatif des JO descend autour d'1%, ce qui selon Masteos reste insuffisant pour avoir un impact réel sur le marché.

Cela ne veut pas dire que dans ces villes l'attentisme liée aux JO n'existe pas. Car les propriétaires le savent, historiquement l'évènement provoque une hausse globale des prix de l'immobilier. Sydney, Athènes, Londres, Rio, Tokyo... Les JO amènent une hausse de 17% en moyenne dans les villes hôtes. Mais cette fois-ci rien n'est moins sûr. Vu le contexte, l'arrivée potentiellement massive des vendeurs attentistes à la rentrée 2024 pourrait même au contraire accélérer la baisse des prix.

Marie Coeurderoy