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Prix immobilier

Les familles parisiennes, locomotives des ménages qui quittent la capitale pour la banlieue

S'éloigner de Paris peut s'avérer être un pari gagnant

S'éloigner de Paris peut s'avérer être un pari gagnant - pexel - pixabay

Les notaires constatent que les ménages qui décident de déménager de Paris pour la petite ou la grande couronne sont désormais plutôt les familles.

Les tendances immobilières sont toujours celles à l'oeuvre depuis la sortie du confinement mi-2020: les maisons ont plus de succès que les appartements et les prix augmentent plus vite à mesure que l'on s'éloigne de Paris. En Ile-de-France, les prix dans l'ancien, maisons et appartements confondus, ont augmenté de 2,5% sur un an au premier trimestre, contre une baisse de 1,2% à Paris, notent les notaires dans leur dernière étude. Le prix au m² a reculé de 10.600 € au 4e trimestre 2021 à 10.520 € au 1er trimestre 2022, et il devrait continuer d’osciller autour de 10.500 € jusqu’en juillet 2022.

Du côté des maisons, la pression de la demande depuis le début de la crise sanitaire conduit à une hausse annuelle des prix de 5,7% au 1er trimestre 2022, qui devrait encore grimper à 7,2% sur un an en juillet 2022 en Ile-de-France, selon les anticipations des notaires. Au début de l’été, les maisons en grande couronne connaîtraient les plus fortes augmentations de prix de la région.

Au 1er trimestre 2022, les hausses annuelles de prix des appartements en petite couronne sont comprises entre 1,3% dans les Hauts-de-Seine et 3,8% en Seine-Saint-Denis. Pour les maisons, les notaires constatent que "la stabilité des prix du 4e trimestre 2021 au 1er trimestre 2022 (-0,7%) a entraîné un ralentissement de la hausse annuelle des prix. Mais d'après les avant-contrats, les prix pourraient à nouveau augmenter à un rythme un peu plus soutenu dans les prochains mois".

En grande couronne, les notaires précisent que pour les appartements, d'après les avant-contrats, les évolutions de prix se diversifieraient dans les prochains mois. La hausse des prix ralentirait dans les Yvelines et pourrait être limitée à 1,5%, tandis qu'elle s'accentuerait et pourrait approcher 7% en Seine-et-Marne. En revanche, pour les maisons, prix ont progressé de 6% du 1er trimestre 2021 au 1er trimestre 2022, d'après les avant-contrats, les prix pourraient augmenter d’environ 4% en 3 mois, d'avril à juillet, et de plus de 7% en un an, de juillet 2021 à juillet 2022.

Un gain de pouvoir d'achat

"C'est un phénomène de changement structurel de la demande", commente pour l'AFP Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques chez Meilleursagents. "A la suite du Covid, avec la démocratisation du télétravail, le choix de localisation des ménages a été plus large", explique-t-elle.

Cela peut également représenter un gain de pouvoir d'achat, première préoccupation des Français, dont le logement constitue l'un des principaux postes de dépenses. "Quand on voit qu'à Paris il faut payer plus de 10.000 euros le mètre carré, que quand on passe en petite couronne on va déjà avoir un choix à moitié prix et si on va en grande couronne on va multiplier par trois la surface avec le même budget... réduire les dépenses, c'est le principal enjeu", ajoute Barbara Castillo Rico.

En Ile-de-France, les ménages qui sautent le pas sont désormais plutôt des familles, note Thierry Delesalle, président de la commission statistiques immobilières des notaires du Grand Paris. "Il leur a fallu deux ans pour aligner les planètes: télétravail monsieur, télétravail madame, et les enfants qui passent du primaire au secondaire...", a-t-il expliqué.

Des surfaces qui augmentent

La surface des maisons vendues en région parisienne a en outre augmenté. Non pas parce qu'elles sont plus grandes, a noté Me Delesalle, mais parce que les combles sont de plus en plus souvent aménagés en pièces à vivre, tout comme les garages.

Pour les mois à venir, les notaires s'attendent, en Ile-de-France, à une nouvelle hausse des montants des ventes. Les prix des maisons, de 358.000 euros en moyenne, pourraient passer en juillet à 372.700 euros selon leurs projections. A Paris, le nombre de transactions est à nouveau élevé et la pause actuelle dans les prix -déjà stratosphériques, avec 10.520 euros le mètre carré en moyenne- risque de ne pas durer.

L'augmentation rapide des taux d'intérêt, de nature à grever le pouvoir d'achat des primo-accédants, pourrait avoir un effet contre-intuitif sur le marché, a déclaré Me Delesalle. "Est-ce que ça bloque le marché? Eh bien pas du tout. Ça a même plutôt un effet d'accélérateur. Tous ceux qui essayent de déménager aujourd'hui se disent que les taux montent et donc il faut y aller rapidement."

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze avec AFP Journaliste BFM Éco