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Nexity veut faire baisser "dès aujourd'hui" les prix des logements

Nexity souhaite "agir vite"

Nexity souhaite "agir vite" - dr

Le promoteur propose un « pacte de constructibilité » jouant à la fois sur les normes, notamment handicapés, la réglementation en matière de parkings, et les modalités d'attribution des terrains constructibles.

Pourquoi attendre cinq ans avant de réduire les coûts de construction, quand on pourrait le faire tout de suite ? Lors de la présentation des résultats annuels du promoteur Nexity, qu’il dirige, l’homme d’affaires Alain Dinin a dévoilé mercredi matin les grandes lignes d’un projet destiné à faire « baisser immédiatement les prix de vente [des logements] de 10 % » au minimum, voire « plus si on [est] extrêmement dynamique ».

Trois mesures concrètes

Baptisé « pacte de constructibilité », ce projet repose sur « trois mesures concrètes », a expliqué le dirigeant. Soit :

  • La suppression des enchères foncières sur les terrains publics, en échange d’un engagement des professionnels à plafonner leurs prix.

Ici, Nexity suggère rien de moins qu’en finir avec la pratique qui consiste, pour les municipalités, à privilégier les promoteurs les mieux-disant en matière de prix. Le coût du terrain et la TVA comptent aujourd’hui pour « près de la moitié du prix total d’un logement » neuf a expliqué M. Dinin, favorable à ce que les projets soient sélectionnés en fonction de leurs caractéristiques, après fixation préalable du coût du terrain ;

  • L’allègement des contraintes d’urbanisme en matière de stationnement.

Evaluant le coût d’une place de parking « entre 15 000 et 20 000 euros », M. Dinin estime que limiter le nombre d’emplacement à un par logement au lieu de un-et-demi actuellement, permettrait de réduire « de 7 à 8 % » le prix de revient d’un logement. Cette mesure, envisageable « dès aujourd’hui », pourrait s’accompagner du développement de la pratique de l’auto-partage au sein des résidences ;

  • L’assouplissement des normes.

Il s’agit certainement de la proposition qui fera le plus parler d’elle puisqu’elle concerne non seulement la RT2012, mais aussi les normes handicapés. Sur ce point, Alain Dinin se dit favorable à ce que la totalité des logements neufs restent accessibles aux personnes à mobilité réduite, mais estime qu’il n’est pas nécessaire que plus de 10 à 15 % d’entre eux soient habitables en normes handicapés. Là aussi, l’économie pourrait être de 7 à 8 % du prix de revient.

Fort et vite

« Nos trois mesures sont faciles à énoncer, mais pas forcément à mettre en œuvre, a reconnu le dirigeant. Nous ne faisons que proposer des idées… Mais une chose est sûre, il faut agir, et agir vite ». Plus rapidement donc, que l’envisagent les pouvoirs publics : début 2014, François Hollande s’est engagé à « réduire le coût d'un logement collectif de 10 % d'ici 5 ans ». Soit après les élections de 2017. Un objectif jugé « pas très raisonnable » par M. Dinin au regard de la pénurie de logements dans les zones urbaines.

Emmanuel Salbayre