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Immobilier Neuf

Les promoteurs redoutent une nouvelle année noire

Les ventes ont progressé de 1,4 % en 2013

Les ventes ont progressé de 1,4 % en 2013 - Adrien Roussel/Fotolia

La légère hausse des ventes observée en 2013 ne rassure pas la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Les transactions pourraient baisser de 10 % cette année.

La promotion immobilière sauve les meubles. En 2013, le secteur a écoulé très exactement 74 691 logements*, soit 1,4 % de plus qu’en 2012. Sans surprise, la comparaison à plus long terme est moins flatteuse : les chiffres dévoilés jeudi matin par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) font état de baisses de 25,5 % et 32,4 % par rapport à 2011 et 2010, deux années il est vrai un peu exceptionnelles puisque dopées par le succès du régime « Scellier » d’aide à l’investissement locatif. Mis en place début 2009, celui-ci offrait à l’origine un avantage fiscal très avantageux dont le rabotage, début 2012, avait entraîné une forte baisse des ventes à investisseurs.

40 000 « Duflot » cette année ?

Le manque d’entrain de l’activité fait d’ailleurs écho à la faiblesse persistante du segment : la FPI estime que 29 975 logements ont été vendus à des investisseurs l’année dernière, soit 4,1 % de moins qu’en 2012. Le dispositif « Duflot », qui a succédé au « Scellier » début 2013, a mis un peu plus de temps que prévu à trouver ses marques, en raison notamment d’un « manque de lisibilité sur [son] périmètre géographique et le niveau [de ses] loyers », indique Jean-François Payelle, le président de la fédération. Une situation qui n’est pas sans rappeler les premiers pas du dispositif « Besson », lequel avait mis « deux ans avant de trouver son rythme de croisière, avec une légère amélioration entre la première et la deuxième année ».

Rassuré par le gel des loyers applicables dans le cadre du dispositif, qu’il appelait de ses vœux depuis de nombreux mois, le dirigeant espère que l’objectif de 40 000 ventes en « Duflot » que s’est fixé le gouvernement pourra être atteint cette année. Plusieurs inconnues demeurent cependant, au premier rang desquelles les effets de l’encadrement des loyers prévu dans le cadre du projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), dont M. Payelle estime qu’il « continue d’inquiéter les personnes susceptibles de réaliser un investissement locatif ».

Les ventes en accession à la propriété, elles, ont progressé de 5,6 % l’année dernière, après une hausse de plus de 27 % en 2012. Une hausse dont la FPI ne fait pas grand cas, la jugeant bien décevante au regard de la faiblesse des taux d’emprunt. En outre, « le rebond de l’accession n’aura cessé de s’éroder au cours de l’année, traduisant l’inquiétude des ménages face aux incertitudes économiques et aux réticences des banquiers à payer ».

L’inquiétude des professionnels est d’autant plus vive que les chiffres des mises en vente, indicateur avancé de l’activité du secteur, s’inscrivent en nette baisse (-12,8 %, pour un total de 91 371). A ce stade, François Payelle envisage un repli de 10 à 12 % des ventes sur l’ensemble de 2014, soit 66 000 à 67 000 logements.

Emmanuel Salbayre