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La maison mère d'Abritel condamnée à indemniser les vacanciers victimes de fausses locations

Le tribunal judiciaire de Paris aurait jugé HomeAway UK responsable du contenu sur sa plateforme. Une interprétation que réfute Expedia, la maison-mère d'HomeAway.

Les plateformes de locations touristiques sont-elles responsables des fausses annonces postées? Le Parisien a pu consulter un jugement du 22 février de la chambre de proximité du tribunal judiciaire de Paris à l'encontre de HomeAway UK, maison-mère d'Abritel. Et il semblerait que si le juge rejette toute pratique commerciale trompeuse, il estime qu'Abritel est responsable du contenu présent sur la plateforme.

Ainsi, le juge condamne HomeAway à indemniser soixante victimes pour un montant, symboliques, de 107.078 euros. Ces victimes ont réservé une location via Abritel, en payant soit par la plateforme soit directement auprès du propriétaire. Mais au moment d'arriver dans la location, ils se rendent compte que celle-ci n'existe pas, qu'elle a déjà loué, que le véritable propriétaire n'est pas au courant de la location… Des pratiques qui feraient des milliers de victimes chaque année. Et à chaque fois, Abritel se cache derrière son statut d'hébergeur, estimant qu'il n'a donc aucune responsabilité.

Attention aux imprudences

Mais le Parisien explique que toutes les victimes qui ont porté plainte dans cette affaire n'obtiendront pas réparation à 100%. En effet, le juge a ordonné le remboursement intégral des victimes qui ont payé via le site, mais pour les autres le remboursement ne sera que de 40% estimant qu'elles ont fait preuve d'imprudence.

Le quotidien rappelle que ce n'est pas la première fois qu'une décision de justice va dans le sens des victimes. En juin 2020, Airbnb a été considéré comme éditeur et donc responsable de ses contenus, et Booking en février 2021. Mais pour Expedia, maison-mère de HomeAway, la lecture du jugement est différente. Au Parisien, elle affirme : "Nous n’avons pas la même lecture de ce jugement, le juge ne nous qualifie à aucun moment éditeur. S’il avait considéré HomeAway comme un éditeur, il l’aurait condamné à supporter 100 % des conséquences de l’escroquerie, ce qui n’a pas été le cas, le juge n’ayant retenu qu’une responsabilité partielle".

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco