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Anne Hidalgo veut généraliser le plafonnement des loyers dans toutes les zones tendues

La maire de Paris, interviewée sur BFMTV-RMC, a décliné ses propositions pour le logement dans le cadre de l'élection présidentielle de 2022.

La candidate du parti socialiste à la présidentielle souhaite qu'aucun ménage ne dépense plus d'un tiers de ses revenus dans le logement. En moyenne, les Français consacraient 19,7% de leurs revenus à leur logement en 2017, selon les dernières données disponibles de l'Insee ("Revenus et patrimoine des ménages - Insee Références - Édition 2021"). Mais ce taux d'effort varie considérablement en fonction des situations. Il est de 28,6% pour les locataires dans le privé, de 27,5% pour les accédants à la propriété, de 24,1% dans le logement social et de seulement 10% pour les propriétaires non-accédants (qui ont fini de rembourser leur crédit sur leur résidence principale). Par ailleurs, pour les 25% de ménages les plus pauvres, ce taux d'effort grimpe à 45,2% dans le parc locatif privé et même à 46% pour ceux qui accèdent à la propriété.

Afin de réduire le poids du logement dans les dépenses, Anne Hidalgo propose donc de construire davantage de logements sociaux.

"A Paris, je construis du logement social. D'abord, il faut bâtir, bâtir du logement et du logement à des prix abordables. Je suis une maire bâtisseuse. Il faut que les maires soient accompagnées pour produire du logement à des prix abordables", souligne ainsi Anne Hidalgo, interrogée sur BFMTV-RMC ce jeudi matin.

Si la part de logements sociaux a effectivement augmenté dans la capitale ces dernières années (elle devait atteindre 23,7% en 2020 selon l'Apur), c'est en grande partie grâce à l'achat de logements du parc privé transformés en HLM. De 2014 (date de son arrivée à la tête de la mairie de Paris) à 2019 (dernière année connue avec précision), il y a eu 41.354 logements sociaux nouveaux financés à Paris. Sur ce total, 15.305 correspondent à des constructions de logements neufs (soit 37% du total), pour 4.704 acquisitions-réhabilitations d'immeubles vétustes (11,4%) et 21.345 acquisitions-conventionnements (51,6%), qui ont transformé des immeubles du parc privé.

Sur une plus longue période, de 2001 à 2019, les logements sociaux se "répartissent en 48.524 logements en construction neuve (47%), 17.980 logements en acquisition-réhabilitation (17%) et 37980 logements en acquisition-conventionnement (36%)", note l'Atelier d'urbanisme de Paris (Apur).

Revaloriser les APL

Autre mesure phare de l'élue parisienne : "Il faut encadrer les loyers", plaide-t-elle. "Ce que nous avons fait à Paris, dans d'autres villes aussi, à Lille. Je proposerai une généralisation sur toutes les zones tendues. Cela n'a pas de sens là où il n'y a pas de tension sur le logement. Mais dans toutes les zones tendues, c'est-à-dire plutôt dans les métropoles, quoiqu'aujourd'hui c'est aussi des villes moyennes qui sont confrontées à cela, je proposerais évidemment cet encadrement des loyers qui marche".

Anne Hidalgo fait ici référence au plafonnement des loyers qui s'applique notamment à Paris, Lille et à compter du 1er novembre à Lyon. La loi Elan, votée fin 2018, a autorisé via son article 140 l'encadrement du niveau des loyers dans certaines communes à titre expérimental pour 5 ans. Le texte concerne déjà "les zones d'urbanisation continue de plus de 50.000 habitants où il existe un déséquilibre marqué entre l'offre et la demande de logements". Mais le processus est complexe et les villes visées avaient deux ans pour faire une demande auprès de l'exécutif (à compter de la publication de la loi). Anne Hidalgo souhaiterait donc faciliter et étendre ce dispositif.

"Et puis, je proposerai aussi, bien sûr, des aides (…) pour permettre aux ménages, qui sont effectivement avec cette pression du loyer sur leurs revenus", a assuré Anne Hidalgo. La maire de Paris citant notamment une revalorisation des aides au logement comme l'APL.
https://twitter.com/jl_delloro Jean-Louis Dell'Oro Rédacteur en chef adjoint BFM Éco