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Immobilier: la flambée des prix équivaut à une hausse de 124 euros/mois en moyenne depuis 2015

Une étude de SeLoger en partenariat avec Empruntis indique que les taux bas n'ont pas compensé la hausse des prix et du coût d'un achat immobilier par rapport à 2015.

Une étude de SeLoger en partenariat avec Empruntis indique que les taux bas n'ont pas compensé la hausse des prix et du coût d'un achat immobilier par rapport à 2015. - Unsplash

Conséquence de la hausse des prix immobiliers observée dans l'Hexagone ces dernières années, le montant total d'un achat est plus lourd qu'en 2015 pour les acquéreurs selon SeLoger et Empruntis.

Le niveau des taux ne compenserait pas toujours le coût d'un achat immobilier et la hausse des prix. C'est en somme ce qu'indique une étude publiée par SeLoger en partenariat avec le courtier immobilier Empruntis qui compare les années 2021 et 2015. Au contraire, la progression des prix immobiliers en France aurait fait augmenter les mensualités (tous frais inclus : taxe foncière, droits de mutation, taux d’emprunt, taux d’assurance, frais de garantie et de banque) de 124 euros par mois par rapport à 2015.

"Sur les 34 villes que nous avons passées au crible, les mensualités affichent, en moyenne, un surcoût de 12%", estime SeLoger.

Les taux bas des crédits et de l'assurance emprunteur auraient seulement "limité la casse" causée par cette flambée des prix. Bien que des variations soient constatées selon les villes, à la hausse comme à la baisse avec des résultats surprenants.

Un surcoût allant jusqu'à 490 euros

Alors que les prix ont dépassé la moyenne de 10.000 euros/m² dans la capitale en 2019, avec une hausse de 30% sur 5 ans, le coût total d'un achat immobilier y atteint 14.544 euros selon les calculs du portail d'annonces immobilières, soit un montant en hausse de 18% par rapport à 2015.

Dans les autres villes les plus chères de France, où les prix ont rapidement progressé, le coût total d'un achat élève la mensualité de :

  • de 404 euros/mois à Bordeaux,
  • de 341 euros/mois à Lyon,
  • de 337 euros/ à Nantes,
  • de 326 euros/mois à Angers,
  • de 320 euros/mois à Rennes,
  • de 237 euros/mois à Villeurbanne,
  • de 224 euros/mois à Strasbourg,
  • de 206 euros/mois à Toulouse,
  • et de 189 euros/mois à Lille.

Et ce n'est ni à Bordeaux ni à Paris que la hausse a été la plus importante, mais à Angers avec une hausse de 56% en 6 ans (3.157 euros/m²).

"Il faut dire que l’attractivité de la première ville du département de Maine-et-Loire ne se dément pas sur ces 18 derniers mois. Les petites surfaces ont le vent en poupe car la ville du roi René est une ville étudiante. Il n’en demeure pas moins que les maisons avec extérieur restent le bien le plus recherché à Angers sur SeLoger. Nous observons d'ailleurs que la recherche de maisons progresse deux fois plus vite que celle des appartements depuis ces 18 derniers mois", précise Séverine Amate, porte-parole du groupe SeLoger.

En effet, en sortie de confinement, les acquéreurs se sont rués sur les maisons, un segment du marché qui a le vent en poupe et qui a pour conséquence, l'envolée rapide de leur prix, et ce en zones rurales ou en périphérie.

Une baisse à Perpignan, Le Havre et Toulon

Si le pouvoir d'achat immobilier des Français a été grignoté par la hausse des prix dans de nombreuses villes, il a baissé dans d'autres. A Perpignan par exemple, le coût d'un achat a reculé de 14% pour s'établir à 2576 euros/m², soit une baisse de mensualité de 105 euros.

"En 6 ans, le prix de l’immobilier [à Perignan, NDLR] accuse une baisse de 8,5%, un élément quasi-lunaire, d'autant plus qu'on pourrait penser que cette ville, située à proximité de la montagne et de la mer, pourvue d'importants axes routiers, soit plutôt assujettie à une forte envolée. En attendant un éventuel rattrapage, Perpignan semble un excellent point de chute tant pour les primo-accédants que les investisseurs", analyse Séverine Amate.

Même constat à Toulon ou au Havre, où le montant d'un achat immobilier enregistre un gain estimé à 81 euros par mois à Toulon (4.081 euros/m² et -7%) et 46 euros au Havre (3.558 euros/m² et -5%).

Les frais réels d'un achat immobilier

Cette étude revient sur un élément important que les acquéreurs n'ont pas toujours en tête lorsqu'ils démarrent un processus d'achat immobilier : le coût réel de l'opération. La mensualité du crédit immobilier et le taux ne sont en effet pas les seuls montants à prévoir et comparer dans son budget.

D'autres frais peuvent considérablement alourdir la note. Comme le citent Empruntis et SeLoger, le coût de l'assurance, les frais de notaire (7% du prix d'achat dans l'ancien et 2% dans le neuf), les frais bancaires et le montant de la taxe foncière s'ajoutent à cette base.

Mais cela ne s'arrête pas là. Pour avoir une idée encore plus précise du coût total de l'achat, vous devrez prendre en compte le montant des charges de copropriété, le coût des travaux éventuels et les dépenses en énergie qui peuvent là encore gonfler l'enveloppe allouée au logement et peser lourd dans votre budget.

Marion Marten-Pérolin