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Cette courtière explique pourquoi certaines banques ne prêtent plus aux classes populaires

Bérengère Dubus, secrétaire générale de l'Union des intermédiaires de crédit, explique que depuis que le crédit immobilier est devenu un simple produit d'appel, certaines banques ne prêtent plus "à des gens qu'elles ne jugeront pas rentables dans les années à venir".

Faut-il repenser le crédit immobilier? Maintenant que la problématique de ce taux d'usure décorrélé de la réalité a été réglé, d'autres problèmes sont mis en lumière. Et sur BFM Business, Bérengère Dubus, secrétaire générale de l'Union des intermédiaires de crédit, pointe du doigt celui du vrai prix du crédit.

Bérengère Dubus constate le "désengagement de certaines banques qui décident de ne plus prêter aux profils qu'elles ne jugent pas intéressants. C’est-à-dire le profil des Français qui ont un salaire médian dans les 2000 euros. Il y a des établissements qui ne souhaitent plus y aller aujourd'hui".

"Il y a des banques nationales, BNP, SG, qui n'ont jamais été très intéressées pour financer les classes populaires et les familles mais qui ont totalement arrêté l'octroi de crédit", détaille Bérengère Dubus.

"Les banques régionales et mutualistes jouent le jeu, explique-t-elle a contrario. L'UIC peut avoir des désaccords avec certaines pratiques bancaires mais reconnaissons que dans les territoires, les caisses du Crédit Agricole octroient des crédits sur des critères justes des taux d'endettement, de l'apport, mais il n'y a aucune discrimination sur les typologies et les revenus de clients".

Bérengère Dubus précise que Crédit mutuel "a toujours eu ces valeurs sociétales pareil, les Banques populaires, les Caisses d'épargne" aussi.

En finir avec la notion de produit d'appel

Mais pour autant, Bérengère Dubus ne tape pas totalement sur les doigts des banques nationales. "Il y a certaines banques qui assument totalement ne pas vouloir prêter à des gens qu'elles ne jugeront pas rentables dans les années à venir. C'est tout le nœud du crédit immobilier".

Elle explique que les banques ont fait du crédit immobilier un produit d'appel: "On fait un crédit pas très cher mais derrière le client, on lui refourgue des assurances emprunteurs, des assurances habitation, des comptes épargne, des prévoyances. Certaines banques se disent 'faire un crédit aujourd'hui à quelqu'un qui ne va pas avoir des fortunes à placer, ça ne nous intéresse pas'.

"C'est tout le système qui s'est déréglé depuis dix ans", résume Bérengère Dubus.

Pour la secrétaire générale de l'Union des intermédiaires de crédit, "peut-être qu'il faut que le crédit soit vendu au juste prix pour que la banque gagne de l'argent sur le crédit en tant que tel et que ça ne soit plus un produit d'appel puisque cette notion de produit d'appel pénalise les familles".

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco