BFM Immo
Crédit

Avec un taux d'usure qui passe la barre des 5%, obtenir un crédit devient plus facile mais plus cher

Les taux d'usure sont en forte hausse en juillet. La bonne nouvelle c'est que les banques retrouvent une marge pour prêter aux ménages. La mauvaise, c'est que ces derniers devront emprunter plus cher.

La situation est inédite depuis plus de dix ans. Les taux d'usures, révisés mensuellement depuis le 1er février, sont en forte hausse pour le mois de juillet. Ils viennent de dépasser le seuil symbolique des 5% pour les prêts de 20 ans et plus. Un niveau inédit depuis 2012, rappelle le courtier Vousfinancer. Les taux d'usure atteignent désormais 4,84% pour les prêts d'une période allant de 10 ans à moins de 20 ans et 5,09% pour ceux sur 20 ans et plus. Par rapport à fin 2022, la hausse est de 2 points, en seulement un peu plus de 6 mois, constate Vousfinancer.

Une hausse du taux d'usure à double tranchant. D'un côté, les banques retrouvent une certaine marge de manœuvre pour prêter aux ménages, mais de l'autre, cette augmentation du taux d'usure va entraîner de nouvelles hausse de taux de crédits et donc désolvabiliser certains ménages.

>> Crédit immobilier : simuler le rachat de vos emprunts

Plus de ménages exclus

En effet, actuellement, et avant réception des barèmes du mois de juillet qui, avec des taux d’usure en hausse, devraient également afficher encore des augmentations, les taux moyens sont de 3,6% sur 15 ans, 3,8% sur 20 ans et 4% sur 25 ans, mais avec des taux fréquemment proposés à plus de 4% sur 20 ans et plus. Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, avance: "Dans ce contexte, avec cette remontée très rapide des taux d’usure et la volonté de la Banque centrale européenne de poursuivre sa politique de hausse des taux directeurs pour juguler l’inflation, nous maintenons notre scénario de taux à 4,5% d’ici la fin de l’année, et peut être même la réapparition de taux à 5% début 2024".

Et Sandrine Allonier déplore: "Ce serait une mauvaise nouvelle pour les emprunteurs dont la capacité d’emprunt chuterait encore davantage, et qui, sans une forte baisse des prix, seraient encore davantage dans l’incapacité d’acheter". Mais pour Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux: "Mieux vaut un crédit plus cher que pas de crédit du tout".

Pour les Français qui respectent les critères des banques et du Haut conseil de stabilité financière, l'octroi d'un crédit sera de fait plus facile.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco