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Construction

Pécresse vise 500.000 constructions de logements par an, un niveau pourtant jamais atteint

La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a fixé comme objectif d'atteindre 500.000 logements construits par an si elle était élue à la présidence de la République.

"Bâtir une France de propriétaires", telle est la promesse de la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse qui a promis lundi de fixer, si elle était élue, un objectif de "500.000 constructions de logements par an". Il faudrait 500.000 constructions de logements par an au bas mot" car "si la tendance continue, nous nous dirigeons tout droit vers l'une des plus graves crises du logement depuis 1954", a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse à Champigny-sur-Marne.

Cependant, atteindre un total de 500.000 logements, c'est ce que promettent les candidats à chaque élection, un niveau qui n'a pour l'heure jamais été atteint. Le plus haut niveau de construction avec 493.000 logements commencés, a été observé en 2007, année de l'élection de Nicolas Sarkozy succédant à Jacques Chirac. Depuis, les logements construits ont décru pour atteindre 386.700 en 2021. Pour rappel, alors que la crise sanitaire a paralysé les chantiers pendant le confinement, le nombre de logements autorisés a retrouvé des couleurs pour renouer avec les niveaux d'avant-crise.

Aider les propriétaires et simplifier la construction

La candidate a toutefois accusé le président Emmanuel Macron d'avoir "fragilisé le secteur" en dénonçant son "mépris" vis-à-vis de la propriété privée. Ce dernier a défendu sa politique du logement face à la Fondation Abbé Pierre qui a dressé un bilan au vitriol de l'état du logement en France.

"Je veux bâtir une France de propriétaires, ne pas contrecarrer leur envie mais puissamment l'aider" et pour cela il faut "que le prêt à taux zéro soit généralisé à l'ensemble du territoire et notamment aux zones rurales", a-t-elle ajouté. Il faut aussi "libérer les contraintes", avec "un grand choc de simplification": abaissement général "de 10 à 5,5%" de la TVA sur la construction de logements sociaux, transformation de bureaux en logements...

"Nous allons lever les entraves à la construction dans ces bourgs et villes" où les Français aspirent à habiter depuis la crise du Covid et pour cela "je ferai confiance aux maires", a expliqué Valérie Pécresse qualifiant d'"absurdité dans un territoire rural" la règle "zéro artificialisation nette" des sols.

Elle a aussi promis "une grande loi sur le droit des propriétaires" avec une "tolérance zéro pour les squatteurs", pouvant "être expulsés en 48 heures". Valérie Pécresse veut également "aider les travailleurs exclus du prêt bancaire" en instituant "une caution solidaire" de l'Etat.

"Une vraie politique de mixité sociale"

Sur le logement social, elle a plaidé pour un "principe cardinal du respect" autorisant les bailleurs à "expulser les locataires condamnés pour trafic ou violence". Le logement social ne doit pas être "un droit à vie", a-t-elle ajouté, prônant un bail "de six ans renouvelable" des nouveaux entrants. Elle a aussi plaidé pour que les maires puissent attribuer 60% des logements sociaux de leur commune, afin que "ceux qui iront travailler aient un droit prioritaire" au logement.

Appelant à "une politique de peuplement" avec une "vraie politique de mixité sociale", elle a répété son projet de limiter à 30% la proportion de logements très sociaux. Il faut "desserrer l'étau de la loi SRU" (qui a d'ailleurs été renforcée et pérennisée par le gouvernement, NDLR) pour y intégrer "toutes les formes de logements intermédiaires" ainsi que "l'accession sociale à la propriété", selon elle.

MMP avec AFP