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Eric Zemmour souhaite en finir avec les quotas de logements sociaux et la loi SRU

Eric Zemmour à Husseren-les-Châteaux, en Alsace, le 18 décembre 2021

Eric Zemmour à Husseren-les-Châteaux, en Alsace, le 18 décembre 2021 - SEBASTIEN BOZON / AFP

Eric Zemmour a annoncé sur Europe 1 vouloir supprimer la loi SRU qui impose aux communes d'avoir 25% de logements sociaux. Cette loi favoriserait l'immigration, selon le candidat à la présidentielle.

Alors que le logement est pour l'heure quasi-absent des débats des candidats à l'élection présidentielle, au micro d'Europe 1, le candidat Eric Zemmour ne mâche pas ses mots sur la loi de Solidarité et renouvellement urbain (SRU) qu'il souhaite tout simplement supprimer.

Cette dernière, qui impose des quotas de logements sociaux aux communes, a été votée à la fin de l'année 2000 et prorogée par les députés en fin d'année avec un renforcement des sanctions prévues pour les communes qui ne respecteraient pas les quotas de HLM.

La commune d'Éguilles dans les Bouches-du-Rhône en sait quelque chose puisque selon une information de France Bleu, elle est régulièrement condamnée pour ne pas avoir assez de logements sociaux. Cette dernière a d'ailleurs été condamnée à 424.883 euros d'amende car elle ne compte que 5% de logements sociaux. Le maire de la commune plaide le manque de terrains disponibles pour construire ces logements.

Une loi qui favoriserait l'immigration pour Zemmour

Eric Zemmour estime que le système de la loi SRU "essaime l'immigration et tous les problèmes" qui lui seraient liés, "dans toute la France et même dans les zones rurales".

Des propos qui ont fait réagir Ian Brossat, maire adjoint de Paris en charge du logement, de l'hébergement d'urgence et la protection des réfugiés et directeur de la campagne à l'élection présidentielle du candidat communiste Fabien Roussel, qui souligne que l'écrasante majorité des locataires HLM sont Français.

D'après les calculs de BFM Immo réalisés à partir des données de l'Insee, sur l’ensemble des ménages locataires du parc HLM (4,72 millions de ménages), 80,5% d’entre eux sont non immigrés et 19,5% sont immigrés. Pour rappel, un ménage est considéré comme immigré par l’Insee lorsque la personne de référence de ce ménage est immigrée. Une personne immigrée se définit comme vivant en France et née étrangère dans un pays étranger. La personne de référence se définit dans le groupe de personnes se définissant comme principaux apporteurs de ressources du ménages, l'actif le plus âgé.

Plusieurs conditions doivent être réunies pour bénéficier d'un logement social, notamment le niveau de ressources et la composition du ménage. Et il n'est pas simple d'obtenir un logement social avec des délais d'attente de plusieurs années dans cerraines régions, 33 mois en moyenne en Ile-de-France en 2019 contre 31 mois en 2018 selon la direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement (Drihl) d'Île-de-France.

"En 2019, on a dénombré un peu moins de 3,5 millions de demandes de logement social en France. 450.000 ménages se sont vu attribuer un logement. Ce sont donc 13% des demandes qui ont été satisfaites", souligne l'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) qui précise que "les taux et les délais d’attributions dépendent fortement de la tension locative sur le territoire. Dans Paris et sa proche couronne (zone A bis), 1 demandeur sur 20 accédait à un logement social en 2019. En moyenne, ce ménage aura attendu 3 ans, 2 mois et 22 jours avant de l’obtenir. A l’opposée, dans des communes comme Vierzon, Aurillac ou Cognac (zone C), 1 demandeur sur 5 voyait sa demande aboutir ; et cela après 6 mois et 19 jours".

Eric Zemmour avait également fait une autre proprosition sur le logement lors l'émission Élysée 2022 diffusée sur France 2, avec l'exonération des frais de notaire pour les primo-accédants prévoyant un plafond de montant d'opération de 250.000 euros pour en bénéficier.

Marion Marten-Pérolin