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Construction

Emmanuelle Cosse estime que l'argent ne manque pas pour construire 150.000 HLM en 2022

Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat

Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat - AFP

La présidente de l'Union sociale pour l'habitat souligne que les offices HLM sont prêts à construire plus de logements sociaux. Le problème selon elle, c'est la mobilisation des autorités locales.

"Les bailleurs ne sont pas le pied sur le frein" et créer 150.000 logements en 2022 est un défi qu'on peut relever, l'argent ne manque pas, estime la présidente de l'Union sociale pour l'habitat (USH) Emmanuelle Cosse, qui rassemble l'univers du logement social en France, selon ses propos tenus en conférence de presse.

En mars, l'USH a signé un protocole pour créer 250.000 logements en deux ans. Les premières estimations en 2021 sont autour de 100.000 logements autorisés, allez-vous pouvoir atteindre l'objectif?

Emmanuelle Cosse: "Si la ministre [chargée du Logement, Emmanuelle Wargon] nous dit demain, '150.000 logements en 2022', j'aime bien le défi. Les bailleurs ne sont pas le pied sur le frein pour la production et on devrait avoir l'argent pour le faire en 2022. Le problème, c'est la mobilisation locale. On a aussi besoin d'une simplification administrative sur les agréments. Je ne dis pas qu'on a l'appareil productif pour faire tout de suite 150.000 logements, mais on est prêt à y aller."

Outre la construction, le grand enjeu est la rénovation énergétique des bâtiments. Quel est l'état du parc HLM?

"On estime qu'on a encore 75.000 logements notés G [la plus mauvaise note], 280.000 notés F et 800.000 E. Mais on pense que le nombre va monter avec la révision des étiquettes énergétiques (DPE) en cours. Sur de premiers tests, certains bâtiments notés D sont tombés en +F+.

On attend beaucoup de la réunion du 4 octobre avec le ministère pour qu'on puisse régler les incertitudes autour du nouveau DPE [suspendu par le ministère pour les logements bâtis avant 1975 après des résultats 'anormaux']. On a des obligations de rénovation dès 2025 mais toujours pas un diagnostic."

Quels efforts financiers faudra-t-il faire?

"Les réhabilitations qui nous attendent sont beaucoup plus lourdes que celles déjà faites. C'est une seconde vie pour les bâtiments car on ne va plus en démolir certains en raison du coût carbone. On va refaire du patrimoine, presque comme du neuf. On n'est plus à des réhabilitations à 25-30.000 euros, mais plutôt 80-100.000 euros, en raison de la nature de certains logements et des changements globaux à faire, dans le système de chauffage par exemple.

On a besoin de nouveaux modèles de financement pour ces dépenses, et la Caisse des dépôts [organisme public qui est le principal financeur des HLM] s'est montrée ouverte à cette demande."

DL avec AFP