CARTE - Dans quelles villes trouve-t-on le plus de passoires thermiques?

C'est une véritable course contre la montre qui s'est engagée pour des millions de propriétaires qui mettent des logements à la location: d'ici à 2034, les passoires thermiques ne pourront plus être louées. BFM Business vous dévoile en exclusivité une carte de France de la performance énergétique des logements.

Où sont les passoires thermiques en France? Pour répondre à cette question le spécialiste des données immobilières PriceHubble a analysé plus de 5000 villes en fonction de la qualité de leur note de DPE. Sur cette carte de France, nous pouvons voir la part de passoires thermiques dans les villes. Plus c'est rouge, plus il y a de passoires, c'est-à-dire des logements notés G ou F. Et à l'inverse, plus c'est vert, moins il y en a.

Le vert d'abord qu'on retrouve tout particulièrement sur la côte méditerranéenne et toute la facade ouest du pays. Des zones où une grande majorité des villes affichent moins de 10% de passoires. Parmi les villes les mieux notées, on retrouve Cannes (4,8% de passoires), Nîmes (4,9%), Montpellier (4,9%) et Perpignan (3,4%).

Sur la façade Atlantique Bayonne affiche seulement 4% de passoires (4,1%). On oscille autour de 3% aux abords de Bordeaux, à Pessac (2,9%) et Mérignac (3,2%). La palme revient à St-Nazaire qui affiche seulement 2% de passoires thermiques.

Les pires concentrations de passoires se trouvent pour l'essentiel en altitude dans les massifs montagneux. Dans les Alpes à Châtel près de Morzine, plus de 80% du parc est noté F ou G (80,8%) et un peu plus au sud du côté de l'Alpes-d'Huez on frôle les 75%.

Même tendance dans les Pyrénées avec Font-Romeu et ses 62,5% de passoires. Plus au centre, Marchastel dans le Cantal frôle les 60% de passoires. La ville ne se trouve qu'à une poignée de kilomètres d'Aurillac réputée pour être l'une des plus froides de France.

Au-delà du climat, les grandes villes ne sont pas en reste côté passoires, en particulier Paris. Le 4ème arrondissement affiche près de 35% de logements classés F et G et si on ajoute les E, ce sont donc potentiellement plus de 66% des logements de l'arrondissement qui devront être rénovés d'ici à 2034 avec les interdictions des passoires à la location.

Des conséquences considérables

Les conséquences globales de ces interdictions à venir sont donc considérables. D'abord, parce que les coûts pour rénover ces passoires sont énormes. La plateforme dédiée à la rénovation énergétique Heero estimait récemment que pour un logement de 100m², pour gagner 2 notes, il fallait compter de 30 à 45.000 euros de travaux..

Malgré les aides publiques comme MaprimeRenov et les aides privées comme les certificats d'économies d'énergie, les restes à charges sont souvent trop élevés pour que les ménages engagent les travaux nécessaires. D'où l'autre conséquence direct: une mise en vente massive de ces passoires avec un double effet. Pour les locataires, ce sont moins de biens à louer de disponibles et pour les propriétaires, des ventes forcées avec parfois des décotes considérables.

PriceHubble justement nous apprenait la semaine dernière que les appartements passoires affichaient déjà des décotes de 6% à Lyon, Marseille, Nice, Nantes et Angers... Des grandes villes seule Paris n'affiche encore aucune perte de valeur

Marie Coeurderoy