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"Une entrave au respect des droits fondamentaux": les associations dénoncent l'installation de rochers à Calais

La ville de Calais a installé des rochers pour éviter l'installation de personnes exilées. Une provocation de plus pour les associatifs qui se réunissent ce mardi devant le tribunal administratif de Lille pour dénoncer l'arrêté pris, mais pas reconduit, interdisant la distribution de nourriture.

Nouvelle mesure restrictive contre les réfugiés. Des rochers ont été installés dans les rues de Calais. Là où les migrants avaient pour habitude d’installer leurs abris de fortune.

Cette nouvelle opération anti-campement, estimée à 45.000 euros, "est le signe d’une hostilité forte à l’égard des personnes exilées", déplore de son côté Juliette Delaplace, chargée de mission pour le Secours catholique, à BFM Grand Littoral.

Pour l’association, ces rochers représentent un vrai danger pour les réfugiés, dont des enfants, des femmes et des mineurs non-accompagnés.

Des personnes éloignées "des services de distribution"

"Cela pousse les personnes à rechercher des endroits plus précaires pour s’installer, explique Juliette Delaplace. Cela les éloigne des services de distribution, d’accès à l’eau, d’accès à des vêtements, à la nourriture."

Et d’ajouter: "c’est une entrave au respect des droits fondamentaux, et aussi qui n’a aucun effet".

Interrogée, Natacha Bouchart, maire de Calais, n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de BFM Grand Lille. Dans un entretien accordé à La Voix du Nord, la première magistrate de la commune explique avoir agi après des plaintes de riverains concernant des nuisances sonores, "un sentiment d’insécurité" et "d’insalubrité".

La préfecture suspend l'arrêté anti-distribution

Cette mesure restrictive n'est pas une première à Calais. En août dernier, la préfecture avait pris un arrêté interdisant la distribution de repas gratuits aux migrants. Une décision qui avait suscité un tollé auprès des associations.

Treize associations avaient d'ailleurs formulé un recours contre la mesure devant le tribunal administratif de Lille, dont la décision est attendue ce mardi.

La préfecture a, entre-temps, décidé de ne pas reconduire ledit arrêté, mais les associations, présentes dès 13 heures devant le tribunal, comptent bien réaffirmer leur choix et demander aux autorités de pouvoir apporter leur aide aux réfugiés sans être arrêtées ni entravées physiquement.

Maude Petit-Jové avec Charlotte Lesage