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"Rien n'est terminé": dans le Pas-de-Calais, des sinistrés des inondations interpellent Gabriel Attal

Le Premier ministre était en déplacement dans le Pas-de-Calais ce vendredi 17 mai à la rencontre des habitants et élus des communes sinistrées lors des inondations. Beaucoup demandent une accélération des travaux pour enrayer les risques d'ici le prochain hiver.

Une visite très attendue pour les sinistrés. Gabriel Attal s'est rendu ce vendredi 17 mai aux Attaques, dans le Pas-de-Calais, auprès des sinistrés des inondations.

Plusieurs d'entre eux en ont profité pour interpeller le Premier ministre sur l'avancement des travaux destinés à empêcher de nouvelles inondations, comme le Pas-de-Calais en a connu au cours de l'hiver, et qui restent encore une menace lors d'épisodes d'intempéries.

"Quelques pluies, et ça a failli déborder", a notamment souligné Allan Turpin, maire de la commune d'Andres, expliquant que la rivière de la commune a failli déborder de nouveau lors du dernier épisode pluvieux.

Des travaux réclamés avant la fin de l'année

L'édile a également dénoncé le calendrier des travaux structurants établi jusqu'à la fin de l'année, affirmant que dans les chantiers prévus, "rien ne sera fait avant la fin de l'année concernant le ruissellement" à Andres.

"Pour cet hiver, on sera toujours dans la même situation", a-t-il déploré après la réunion au micro de BFM Grand Littoral.

Le maire réclame ainsi auprès de l'État des travaux avant la fin de l'année sur sa commune, mais également des moyens de pompages "beaucoup plus efficaces" au niveau de l'Écluse Carrée pour évacuer l'eau de la Rivière neuve.

Des inquiétudes également évoquées par d'autres sinistrés auprès du Premier ministre lorsque celui-ci est allé à leur rencontre. "Pour nous, rien n'est encore terminé", a affirmé un sinistré auprès de Gabriel Attal, tandis qu'un autre habitant assure qu'il "y a eu du laisser-aller, et vous avez dû l'entendre par tous les gens de terrain".

De son côté, le maire d'Andres a aussi fustigé la gestion des indemnisations par les assureurs, racontant le calvaire d'une administrée qui a "été virée par son assurance". Il évoque ainsi une "double, triple peine".

"En fin de compte, tous les ans, ils craignent l'eau. Après ils se font inonder, et après ils se font virer. C'est inadmissible", a-t-il martelé.

Des financements de l'État

Le Premier ministre n'a pas manqué de prendre la parole pour répondre aux questions soulevées par les sinistrés. Il a ainsi assuré vouloir passer le message que "ça bouge".

"Ça bouge pas encore assez, et c'est normal", a-t-il admis. "Évidemment que le réchauffement climatique est là, et qu’il a un impact majeur dans les vies des Français et que les inondations que vous avez vécues ici en sont un des impacts les plus éclatants. Évidemment, on doit se battre, y compris au niveau européen, pour agir de manière encore plus efficace contre le réchauffement climatique."

Gabriel Attal a voulu rappeler l'investissement de l'État pour la réalisation des travaux nécessaires afin d'éviter de nouvelles inondations.

"Un taux de financement qui va jusqu'à 80% de l'État sur ses projets, c'est du quasiment jamais-vu sur ce type de situation dans notre pays", a-t-il affirmé.

Sur ce point en particulier, le maire d'Andres s'est toutefois montré sceptique, expliquant qu'il ne suffisait pas d'obtenir des financements pour assurer la sécurité des habitants dans les zones inondables.

"Dès lors que les projets ne sont pas concrétisés par les institutions locales, on a beau avoir l'argent, ça n'avancera pas", a-t-il déclaré au micro de BFM Grand Littoral. "Donc l'État fait le nécessaire pour mettre l'argent sur la table, mais maintenant c'est aux institutions d'accélérer aussi de leur côté."

Le Premier ministre a également exprimé sa volonté de trouver des solutions pour "limiter au maximum le risque" dans les zones inondables et ainsi éviter les situations dans lesquelles les habitants de ces secteurs se résignent à déménager, persuadés que ces zones ne pourront pas être sécurisées.

Jérémy Mahieux avec Laurène Rocheteau