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Professeur tué à Dunkerque: son épouse mise en examen pour assassinat

Patrice Charlemagne, un enseignant de 48 ans, est mort à Rosendaël, près de Dunkerque, lors d’un cambriolage dans la nuit du 17 au 18 septembre.

Patrice Charlemagne, un enseignant de 48 ans, est mort à Rosendaël, près de Dunkerque, lors d’un cambriolage dans la nuit du 17 au 18 septembre. - Capture d'écran/Facebook

L'épouse de Patrice Charlemagne, tué ce week-end, a reconnu en garde à vue l'homicide de son mari. Elle a été écrouée.

Quelques heures après ses aveux, la femme de Patrice Charlemagne, qui a avoué ce jeudi en garde à vue avoir tué son mari, a été mise en examen du chef d'assassinat, a annoncé Charlotte Huet, la procureure de la République de Dunkerque, vendredi en conférence de presse.

"Des incohérences avec ses déclarations"

La procureure de la République est longuement revenue sur le déroulé des faits et a livré les éléments qui ont conduit à l'interpellation et à la mise en examen de l’épouse de l’enseignant. Charlotte Huet a confirmé que l’enseignant a reçu plusieurs coups de couteau à son domicile.

"La femme de la victime a dans un premier temps décrit des faits de vol par effraction au domicile familial au terme desquels plusieurs malfaiteurs auraient attenté à la vie de son mari", a détaillé la procureure de la République.

Les constatations menées sur la scène de crime ainsi que les examens "ont révélé des incohérences avec ses déclarations", poursuit Charlotte Huet, confirmant que l’enseignante, entendue sous le régime de la garde à vue "a reconnu avoir porté des coups de couteau à son mari".

L’autopsie et les constatations réalisées après la mort de l’enseignant permettront de déterminer la chronologie des coups et le mode opératoire, a indiqué la procureure de la République.

Au regard des différents éléments, "le juge d’instruction a estimé qu’il existait des indices graves et concordants qui rendaient vraisemblable qu’elle ait pu commettre ce crime".

Le parquet a ainsi retenu "la qualification d’assassinat". L’épouse a été mise en examen de ce chef d’assassinat et placée en détention provisoire.

"Jamais été destinataire de plaintes"

D’après les informations délivrées au cours de la conférence de presse, et d’un point de vue judiciaire, "nous n’avons jamais été destinataires de plainte ou de main courante pour violences conjugales", a indiqué la procureure de la République.

L’épouse mise en examen a par ailleurs "participé à l’enquête et a livré tout ce qu’elle avait à livrer à cet instant dans l’immédiateté des faits", a souligné le parquet en ajoutant qu’à ce stade "il n’y avait pas de raison de penser que son discernement était altéré" au moment des faits.

La procureure de la République a également livré des informations sur l’enfant du couple, âgé 20 mois.

"Il a fait l’objet depuis le départ de la plus grande attention de notre part", a souligné Charlotte Huet. "Une évaluation des besoins et une prise en charge ont été mises en place en lien constant avec le centre hospitalier et les services sociaux afin que l’enfant puisse être accueilli dans un cadre familial et non pas chez un tiers."

L'épouse de la victime avait été interpellée ce mercredi alors que plusieurs éléments interrogeaient les forces de l'ordre. Les enquêteurs se posaient notamment des questions sur la présence d'une petite entaille sur la main gauche de l'épouse, a appris BFMTV de source policière. Une entaille qui correspondait également à celle retrouvée sur un gant découvert sur place par la police.

Le récit de cette dernière était, toujours selon nos informations, ponctué d'incohérences. L'exploitation des téléphones des deux conjoints avait également permis la découverte de tensions au sein du couple.

Mise en scène de cambriolage

Dans la nuit de dimanche à ce lundi, vers 4h du matin, la police avait été appelée par une femme indiquant qu'un cambriolage était en cours à son domicile, quai des Fleurs à Rosendaël. Elle expliquait qu'ils avaient été réveillés, avec son mari, par des cambrioleurs mais qu'elle avait réussi à quitter le logement avec son enfant de 20 mois. Son compagnon était, quant à lui, resté sur place.

Deux couteaux, des gants, une lampe et un ordinateur portable ont été retrouvés près de la maison, appartenant possiblement au(x) malfaiteur(s), apprenait mardi BFMTV.

Une fois arrivées dans le logement, les forces de l'ordre avaient retrouvé le corps de Patrice Charlemagne, la victime, au premier étage. En arrêt cardio-respiratoire après avoir reçu plusieurs coups de couteau, il n'avait pas pu être réanimé.

Alixan Lavorel