Pas-de-Calais: les pompiers testent un nouveau protocole pour sauver les œuvres d'art lors d'incendies

Les pompiers du Service départemental d'incendie et de secourd du Pas-de-Calais ont testé ce nouveau protocole lundi, lors d'un exercice grandeur nature au château d'Hardelot.

C'est une intervention des pompiers un peu particulière qui a eu lieu lundi au château d'Hardelot, à Condette, dans le Pas-de-Calais. Pas de fumée ni de flammes, et pour cause: il ne s'agissait pas d'un véritable incendie, mais d'un exercice grandeur nature.

Une opération qui avait pour but de tester le nouveau protocole des pompiers, qui doit permettre la sauvegarde des œuvres d'art lors d'intervention sur des sites historiques.

"Ne pas aggraver le bilan"

Désormais, plus question de se concentrer uniquement sur l'extinction des flammes en cas d'incendie dans des lieux historiques qui abritent des œuvres d'art. Les pompiers doivent suivre des étapes bien précises pour les sauver des flammes.

"La nouveauté, la difficulté, est de se rendre maître du sinistre, et en même temps de ne pas aggraver le bilan de par l'action même des sapeurs-pompiers", explique Jérémie Degrande, lieutenant-colonel du Service départemental d'incendie et de secours du Pas-de-Calais.

"C'est une coordination entre ce qu'on fait d'habitude, de façon quasi-instinctive, et la nécessité d'évaluer pour ne pas aggraver un bilan", ajoute le pompier.

Pour cet exercice au château d'Hardelot, les œuvres extraites du site ont ensuite été transportées jusqu'à la salle des fêtes de Condette par les agents municipaux, escortés par les gendarmes. En cas de réel incendie, les œuvres devront toutefois être stockées dans un autre musée.

Un plan de sauvegarde des œuvres

Ce nouveau protocole des pompiers a été mis en place suite au terrible incendie de Notre-Dame-de-Paris en 2019, qui a mis en lumière l'importance de protéger les œuvres d'art lors de sinistres.

"Il y a des équipements, des objets qui sont prêtés par le Mobilier national, par le Louvre, par les musées du secteur", explique Eric Gendron, directeur du château d'Hardelot. "Quelque part, c'est rassurant de savoir qu'on pourrait les manipuler de façon simple et efficace, en toute sécurité."

Pour assister les pompiers dans ce nouveau protocole, les musées ont établi un plan de sauvegarde des œuvres, pour indiquer quelles pièces sont à sauver en priorité. Et pour celles qui ne peuvent pas être sorties du site car trop lourdes pour être déplacées, ce nouveau protocole prévoit un dispositif pour les envelopper afin de les protéger.

Florine Kurek avec Laurène Rocheteau