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Pas-de-Calais: la chasse de "régulation" de certaines espèces autorisée pendant le confinement

Des chasseurs (photo d'illustration)

Des chasseurs (photo d'illustration) - Jean-François Monier - AFP

Les dix espèces sont "susceptibles d'occasionner des dégâts, notamment aux productions agricoles et/ou forestières".

Malgré le confinement, "certaines activités d'intérêt général doivent être maintenues", assure la préfecture du Pas-de-Calais. L'autorité départementale a ainsi accordé ce jeudi la chasse de dix espèces, jugées "susceptibles d'occasionner des dégâts, notamment aux productions agricoles et/ou forestières".

Dans son communiqué, la préfecture liste les espèces concernées: "sanglier, chevreuil, daim, cerf Sika, et les espèces dites 'nuisibles' que sont le pigeon ramier, le renard roux, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde ou encore le rat musqué". Et précise que "la chasse peut être collective ou individuelle, à l’affût" et que "les prélèvements doivent être déclarés".

Cet arrêté fait suite à la demande mercredi exprimée par la FDSEA du Pas-de-Calais d'autoriser la chasse de 14 espèces dans le département, dont quatre non retenues par la préfecture: lapin de garenne, lièvre, faisan et étourneau sansonnet.

La secrétaire d'État à la Biodiversité Bérangère Abba avait affirmé dimanche et lundi que les dérogations au confinement accordées aux chasseurs pour permettre la régulation de certaines espèces seraient limitées "au strict minimum", évoquant les sangliers et les cervidés.

"Couvrir un maximum de dégâts économiques"

Le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) Willy Schraen avait cependant ensuite indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) que ces dérogations pourraient concerner "6 ou 7 espèces", ajoutant notamment les lapins, lièvres, faisans et pigeons. Ce à quoi, interrogée sur cette hypothèse lundi lors d'une conférence de presse, Mme Abba a simplement répondu "non".

Dans la lettre envoyée par le ministère aux préfets, vue par l'AFP, il est toutefois précisé que ces derniers pourront autoriser des prélèvements de sangliers et de cervidés, mais aussi "exceptionnellement" d'autres espèces chassables qui pourraient provoquer des dégâts.

Il s'agit de "répondre localement à l'impératif de couvrir un maximum de dégâts économiques", a expliqué jeudi le ministère à l'AFP.

Le porte-parole de La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Yves Vérilhac, tout en s'étonnant "du zèle de l'administration qui veut autoriser la chasse le plus vite possible", a salué "la circulaire ministérielle qui interdit la chasse de loisir", et mis en garde contre "l'irresponsabilité de certains responsables cynégétiques qui veulent contourner l'arrêté ministériel".

Florian Bouhot avec AFP Journaliste BFM Régions