BFM Grand Littoral
Grand Littoral

Pas-de-Calais: Fabienne Kabou, la mère qui avait abandonné son bébé à la mer est sortie de prison

Croquis d'audience, le 20 juin 2016, de Fabienne Kabou lors de son procès à la cour d'assises de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais

Croquis d'audience, le 20 juin 2016, de Fabienne Kabou lors de son procès à la cour d'assises de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais - BENOIT PEYRUCQ, AFP/Archives

INFO BFMTV- Condamnée à 15 ans de prison pour l'assassinat de son bébé, Fabienne Kabou est sortie de prison après 9 ans en détention. Elle a bénéficié, le 12 décembre 2022, d'un placement extérieur dans une ferme sociale située dans le sud-ouest de la France

Elle avait abandonné sa fillette âgée de 15 mois sur la plage de Berck-sur-mer (Pas-de-Calais) alors que la marée montait...Condamnée pour l'assassinat de son bébé, Fabienne Kabou est sortie de prison après avoir purgé un peu plus de neuf années de réclusion criminelle, a appris BFMTV auprès de sources concordantes.

Selon nos informations, elle a bénéficié, le 12 décembre 2022, d'un placement extérieur dans une ferme sociale située dans le sud-ouest de la France. "Elle a l'obligation de résider dans cette ferme, d'y travailler et de demander l'autorisation de la justice pour tout déplacement, indique ainsi une source judiciaire. Et évidemment, elle a également une obligation de soins..."

Condamnée en appel à quinze ans de réclusion en septembre 2017, Fabienne Kabou doit encore se conformer à des obligations judiciaires strictes, avant la fin officielle de sa peine prévue le 28 février 2024.

"D'abord à Sequedin (Nord) puis à Réau (Seine-et-Marne), sa détention s'est bien déroulée. Cet aménagement de peine sous forme de placement extérieur est donc la suite logique des événements", indique son avocate historique Fabienne Roy-Nansion à BFMTV.

Des voix qui lui "ordonnaient" de tuer son enfant

En novembre 2013, elle s'était rendue avec sa fillette sur la plage de Berck-sur-Mer où elle l'avait abandonnée aux flots avant de rentrer chez elle, en région parisienne, comme si de rien n'était. Rapidement interpellée, elle avait fini par avouer son geste, en expliquant qu'elle entendait des voix, lui ayant "ordonné" d'assassiner son enfant.

Devant le juge d'instruction, elle avait ainsi évoqué la sorcellerie et les marabouts du Sénégal, pays où elle a vécu jusqu'à ses 18 ans, comme étant les commanditaires de cet assassinat. Tuer sa fille était, selon elle, la seule solution pour être apaisée. Après les dépositions de plusieurs experts psychiatres, la cour d'assises du Nord avait considéré que son discernement était altéré au moment des faits et l'avait condamnée à une peine de quinze ans de réclusion criminelle, alors qu'elle encourrait la perpétuité.

"Lorsqu'elle m'a appelé à sa sortie, elle m'a dit que la seule chose qui lui avait manqué en prison, c'était sa fille...", a indiqué son avocate à BFMTV.

Désormais libre sous contrainte, Fabienne Kabou n'en a toutefois pas terminé avec la justice. Une fois sa peine officiellement achevée en 2024, elle devra encore se plier à un suivi sociojudiciaire d'une durée de huit ans prononcé par la cour d'assises à l'issue de son procès. En attendant, elle bénéficie déjà de permissions de sorties. Ainsi, elle a pu quitter la ferme où elle réside pendant quatre jours au mois de mai et devrait faire de même durant cinq jours en juillet.

Vincent Vantighem et Martin Regley