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Pas-de-Calais: Arc International ferme deux fours, quelques semaines seulement après leur remise en service

Le 11 avril dernier, Roland Lescure, ministre de l'Industrie, avait annoncé un prêt de 10 millions pour soutenir l'usine mise à mal par l'augmentation des prix du gaz.

Les fours venaient à peine de rouvrir. Les fours de production P et H de la verrerie d'Arc International située à Arques (Pas-de-Calais) vont fermer en raison d'une baisse des ventes sur les produits des arts de la table fortement liée à l'inflation, indique Nord Littoral.

Pour le four H spécialisé dans la production de verre blanc, l'arrêt de son activité est prévu pour le début du mois de juillet et pourrait rouvrir en septembre. Le four P, qui produit des assiettes notamment, devrait fermer à la mi-juin et un redémarrage ne serait envisageable qu'à partir du début de l'année 2024.

Une annonce un mois après la visite du ministre de l'Industrie

Cette annonce intervient un mois après la visite de Roland Lescure, ministre de l'Industrie, venu annoncer le 11 avril dernier un nouveau prêt public de 10 millions d'euros. Ce prêt avait pour objectif d'aider l'usine dont les fours avaient été mis à l'arrêt cet hiver en raison de la flambée des prix du gaz.

"L'activité reprend dans cette entreprise emblématique du territoire et qui va continuer à se développer", avait alors salué le ministre délégué chargé de l'Industrie dans l'usine qui constitue le huitième plus grand site industriel français et emploie 4500 personnes.

Pourtant, à l'issue de deux CSE, les syndicats ont appris ce mardi 25 mai, que les deux fours allaient devoir fermer et ce, malgré l'aide de l'Etat.

"C’est très inquiétant, le marché des arts de la table ne redémarre pas. Mais arrêter des fours qui ont été redémarrés il y a quelques mois, c’est une mesure prématurée qui est tout à fait préjudiciable à l’entreprise", regrette Eric Carmel, responsable syndical Unsa auprès de nos confrères de Nord Littoral.

Des salariés inquiets

Avec cette annonce, les salariés ont pris un coup. "Ils sont écœurés. Quand on a appris ça, on est tombés des nues. Malheureusement, on n’a plus qu’à attendre et acquiescer", indique Grégory Leblond, délégué syndical Sud.

Les syndicats craignent une forte répercussion sur les emplois. "L'impact sur la masse salariale va être énorme", s'inquiète Vincent Fenaert, responsable syndical CFDT.

De son côté, les ressources humaines précisent à Nord Littoral que le recours aux intérimaires et vacanciers va être "fortement réduit" et que le "dispositif d'activité partielle de longue durée" sera ajusté pendant la période estivale.

Un autre comité social et économique est prévu le mardi 30 mai et devrait permettre aux employés d'y voir plus clair sur les mesures de chômage partiel.

Martin Regley Journaliste