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Nord-Pas-de-Calais: les doses de vaccin AstraZeneca peinent encore à trouver preneur

A Calais, plus de la moitié des 1000 doses reçues au début du mois n'ont pas encore trouvé preneur. Dans certains centres, on redoute de voir des doses dépasser les dates de péremption.

Le vaccin AstraZeneca toujours victime de sa réputation. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les doses de ce vaccin s'écoulent à un rythme trop lent pour de nombreux professionnels et politiques. Au point que certains craignent de voir des doses jetées à la poubelle.

Des doses restantes à Calais

Au centre Gambetta, qui s'était déjà retrouvé avec 550 doses sur les bras il y a deux semaines faute de patients, la réticence envers le vaccin AstraZeneca se fait toujours ressentir.

"Nous avons eu une attribution de 1000 doses en début de mois, il m'en reste plus de 50% à écouler", a déploré mercredi la maire Natacha Bouchard au micro de BFMTV. Toutefois, il n'est cette fois-ci pas question de fermer le centre comme il y a quinze jours. "On continue à vacciner, même si c'est une cinquantaine de personnes par jour".

Malgré ces efforts, l'élue calaisienne craint pour les doses restantes. "Il y a une date de péremption pour la fin mai. La chose la plus cruelle serait d'en jeter alors qu'on s'évertue à en obtenir plus", explique-t-elle.

De nouveaux publics autorisés?

Dans la région, elle n'est pas la seule à constater la défiance envers l'AstraZeneca. A Valenciennes aussi, les doses partent au compte-goutte. Sur les 1500 doses reçues dans l'un des centres de vaccination à Pâques, seulement quelques centaines ont pu servir, malgré l'extension progressive des nouveaux publics autorisés.

Pour Claire Hellin, co-présidente de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Grand Valenciennes, la situation est d'autant plus complexe qu'elle voit "des personnes qui ne sont pas dans la cible du tout actuellement" se présenter régulièrement pour obtenir une injection "et on leur dit non".

Une meilleure répartition des doses

Outre la proposition d'ouvrir beaucoup largement la vaccination pour accélérer la campagne, se pose aussi la question de la répartition de ces doses. Grégory Tempremant, président de l'URPS des Hauts-de-France, se plaint d'un manque de doses pour les médecins libéraux, pharmaciens et infirmiers.

Sur BFMTV, il a proposé des "passerelles" entre les lieux "où ils ont trop de vaccins, et ne savent pas quoi en faire, et nous qui en manquons".

"Je pourrais très bien aller voir mon confrère de l'hôpital qui me remettrait des vaccins, imagine le pharmacien. On ferait un bon de traçabilité en mettant 'tel jour, j'ai reçu telles doses de vaccin, tel numéro de lot et telle date de péremption'. Ce qui me permettrait de fournir en ville des infirmiers et des vaccins" susceptibles de vacciner plus facilement.

Benjamin Rieth Journaliste BFM Régions