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Nager dans l'Antarctique à 1°C: Stève Stievenart, le "phoque" de Wimereux, raconte son "incroyable" défi

Cet exploit a été réalisé samedi 24 février dernier. Au micro de BFM Grand Littoral, il revient sur ce "rêve d'enfant" devenu réalité.

Un "rêve d'enfant" quelque peu détonnant. Stève Stievenart, alias le "phoque" de Wimereux (Pas-de-Calais), a réussi le défi de nager 1 kilomètre dans les eaux glacées de l'Antarctique samedi 24 février dernier.

Invité de BFM Grand Littoral ce jeudi 29 février depuis le continent blanc, il est revenu sur cet exploit, réalisé en 19 minutes et 46 secondes, dans une eau à "1°C et une température extérieure de 0°C".

"De pouvoir nager ici, un kilomètre, dans une température très extrême et d'être confronté à une nature impressionnante et préservée, c'est incroyable", a-t-il déclaré.

Quand le "phoque" de Wimereux en rencontre un vrai

Habitué des eaux de la Manche, Stève Stievenart s'est retrouvé dans un univers totalement différent. "J'ai nagé avec des phoques, des pingouins les manchots, on fait des observations d'orques et de baleines", explique-t-il au micro de BFM Grand Littoral.

Une nature "brute" et sans pollution humaine mais qui parfois réserve quelques surprises, raconte le nageur.

"Elle est vraiment dure aussi. Moi qui suis sensible aux phoques, j'en ai vu un se faire manger par un orque. Je ne m'attendais pas à l'énergie et la puissance qui se dégage de ces endroits, je m'étais préparé, mais c'est incroyable", déroule Stève.

"Les pieds et les mains gonflent"

Au-delà des animaux marins, ce sont aussi les conditions extrêmes qui ont marqué Stève Stievenart. "Oui, c'est très dur. Nager dans des eaux négatives, c'est nouveau pour moi. Au bout de quelques secondes, les mains et les pieds gonflent. Il faut faire abstraction et se concentrer sur sa nage", explique-t-il.

"Le froid a raison de vous, donc on est en mode économie d'énergie", ajoute-t-il.

L'homme sujet d'une étude scientifique

En plus de cet exploit, Stève Stievenart est également sujet à une étude et une expérimentation scientifique. Elle est menée par DigestScience, une fondation dédiée à la recherche sur l'appareil digestif située à Lille.

"Elle étudie ma fleur intestinale et mon tube digestif. Car le fait de boire de l'eau de mer, pas mégarde mais aussi volontairement, il y a des micros organismes et les phages", précise-t-il auprès de BFM Grand Littoral.

Deux semaines avant ce défi, le nageur de l'extrême avait réussi un premier exploit en traversant le Canal de Beagle du Chili à l'Argentine (1,7 kilomètre en 46 minutes) à l'extrême sud du continent américain, dans une eau à environ 8°C.

Sa nage en Antarctique parmi les glaciers et les pingouins s'ajoute à un palmarès déjà bien garni: Stève Stievenart a traversé six fois la Manche, considérée comme l'Everest de l'endurance en eau libre, dont une fois en aller-retour, devenant le premier Français à y parvenir, et une autre en hiver, ce qui n'avait jamais été fait auparavant.

Martin Regley Journaliste