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Traversées de la Manche: Frontex va continuer la surveillance aérienne en 2023

L'avion de Frontex est arrivé mercredi 1er décembre 2021 à Lille.

L'avion de Frontex est arrivé mercredi 1er décembre 2021 à Lille. - Ministère de l'Intérieur

Une opération de surveillance mise en place depuis un an lorsqu'au moins 27 migrants avaient perdu la vie lors d'un naufrage alors qu'ils voulaient rejoindre l'Angleterre.

L'agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, va continuer de surveiller les côtes françaises de la Manche en 2023, a indiqué jeudi sa directrice, une opération mise en place à la suite d'un naufrage de migrants dramatique.

"Nous appuyons les autorités de gestion des frontières françaises au moyen d'une surveillance aérienne" des côtes de la Manche, a décrit devant le Sénat français Aija Kalnaja, directrice exécutive de Frontex. "Nous continuerons à le faire pendant l'année qui arrive", a-t-elle complété.

De nombreuses tentatives de traverser la Manche

Cette opération avait été mise en place il y a près d'un an, à la suite d'un naufrage dans la Manche qui avait coûté la vie à au moins 27 migrants.

Il s'agit d'une "zone où on a la plus grande augmentation de la pression migratoire", a également commenté Aija Kalnaja qui a pris la tête de Frontex après la démission en avril du patron contesté Fabrice Leggeri.

L'agence a été mise en cause dans plusieurs enquêtes journalistiques et dans un rapport de l'Office européen de la lutte contre la fraude (Olaf), pour son rôle dans des renvois illégaux de migrants par les garde-côtes grecs, lorsqu'elle était sous la direction de Fabrice Leggeri. En signe de désaveu, le Parlement européen a refusé le mois dernier de valider ses comptes 2020.

"Stabiliser l'agence"

La nouvelle patronne lettonne a souligné la nécessité de stabiliser l'agence et d'améliorer son environnement de travail.

"Il y a une pression migratoire croissante et cela concerne l'ensemble des frontières de l'UE", a-t-elle décrit. "A l'heure actuelle, nous avons besoin d'une agence forte", a-t-elle ajouté.

Cette année, le nombre de retours de migrants illégaux dans leur pays d'origine a augmenté "de façon significative", selon elle. Avec 21.000 retours, dont plus de 12.000 forcés et plus de 7.000 volontaires, ce nombre s'inscrit en hausse de 30%.

Toutefois, le taux de retour ne dépasse pas 30%, a indiqué Aija Kalnaja. "Il faut conclure des accords de réadmissions avec les pays d'origine", a-t-elle préconisé.

Frontex, dont le mandat a été renforcé en 2019, est l'agence de l'UE dotée du plus gros budget. Il n'a cessé d'augmenter ces dernières années, s'élevant en 2020 à environ 360 millions d'euros et à plus de 750 millions d'euros en 2022.

J.V. avec AFP