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"Il faut arrêter les chefs de la mafia à Londres": l'appel du vice-président des Hauts-de-France face aux drames migratoires

Franck Dhersin a appelé ce jeudi le gouvernement à traquer les têtes des réseaux de passeurs cachées à Londres, selon lui, plutôt que leurs secondes mains à l'œuvre sur le littoral français.

L'émotion à peine dissipée, et déjà les réactions politiques. A peine un jour après la mort de 27 migrants lors d'une énième tentative de traversée de la Manche ce mercredi, le vice-président LR de la région Hauts-de-France en charge des mobilités, Franck Dhersin, a appelé à arrêter "les chefs de la mafia".

"On arrête des passeurs, des secondes mains, des petites mains, des lieutenants, s'indigne l'élu sur BFMTV. On peut en arrêter 100 par semaine, il y en a 100 autres qui vont venir. C'est le même principe que sur la drogue. Pour pouvoir lutter, il faut arrêter les organisateurs, les chefs de la mafia."

"C'est très facile pour le fisc de les trouver"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a pourtant fait de la lutte contre les passeurs une de ses priorités pour la région du Calaisis. Lors d'une conférence de presse tenue mercredi soir à Calais, il a d'ailleurs annoncé l'arrestation de 4 passeurs "soupçonnés d'être directement en lien" avec le bateau naufragé. Deux d'entre eux ont été déferrés devant le tribunal.

Mais cet effort est insuffisant selon Franck Dhersin, qui appelle à traquer les têtes de réseau, qu'il qualifie de "négriers des temps modernes".

"Ils vivent à Londres tranquillement, dans des superbes villas. Ils gagnent des centaines de millions d'euros tous les ans et cet argent, ils le réinvestissent à la City. Donc c'est très facile pour le fisc de les trouver, on n'a pas fait mieux pour les mafieux que de les choper au contrôle fiscal".

1152 passeurs interpellés sur littoral Nord selon Macron

Ce lundi, quinze passeurs de nationalités différentes mais issus du même réseau ont été interpellés pour avoir fait passer des centaines de migrants en Grande-Bretagne, moyennant une somme de 6000 euros la traversée. Selon l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et l'emploi des étrangers sans titre, qui enquêtait depuis un an, les trafiquants ont accumulé environ 3 millions euros de bénéfices.

Dans une allocution télévisée, Emmanuel Macron a évoqué mercredi soir le chiffre de 1552 passeurs "interpellés sur le littoral Nord, 44 réseaux de passeurs démantelés" depuis le 1er janvier 2021. Il y a également eu "47.000 tentatives de traversées vers le Grande-Bretagne", selon le président. En 2020, les traversées et tentatives de traversées avaient concerné environ 9500 personnes, contre 2300 en 2019 et 600 en 2018.

Louis Chahuneau