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Hauts-de-France: les pêcheurs en appellent à l'État pour interdire la senne démersale

La senne démersale consiste à ratisser les fonds marins et rabattre les poissons dans des filets, avant de les extraire. Une méthode destructrice de l'écosystème marin.

Ils en appellent à l'Etat. Dans un courrier adressé au secrétaire d’Etat chargé de la Mer, la région Hauts-de-France et le comité régional des pêches interpellent le gouvernement, pour faire interdire la pêche démersale en France, "une technique de pêche dévastatrice", selon Xavier Bertrand.

"Cette méthode de pêche industrielle (...) apparentée au chalutage de fond est depuis plusieurs années décriée en raison des dégâts causés sur l'écosystème marin, mais aussi et surtout sur l'épuisement de la ressource", écrivent les deux organismes dans leur lettre.

Elle a été interdite par le Parlement européen le 12 juillet dernier, mais de nombreux navires continuent de la pratiquer, au grand dam des pêcheurs de la région, qui voient la ressource en poissons diminuer.

Cette méthode de pêche industrielle -utilisée notamment par les chalutiers hollandais- ratisse les fonds marins et rabat les poissons dans des filets, avant de les extraire. Une technique très efficace, mais qui détruit les écosystèmes marins et épuise les populations de poisson.

"Là, on se rend bien compte qu'il y a de moins en moins de poissons", souligne Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches maritimes des Hauts-de-France, invité de BFM Lille ce mardi.

Des négociations attendues

Ce dernier souhaite des "règles draconiennes" pour empêcher la chute de production. "Si on va jusqu'à l'anéantissement de la ressource, il n'y aura plus de reproduction et tous les pêcheurs en mourront", assure-t-il.

Car bien qu'interdite dans les eaux territoriales françaises, la senne démersale continue d’être pratiquée par les industriels, ce qui diminue les rendements des pêcheurs nordistes.

"Pour la production locale, on a perdu à peu près 30% de la production. Et pour le port de Boulogne, c'est très dangereux parce qu'il y a tout une économie derrière", explique Olivier Leprêtre.

La région et les pêcheurs comptent sur les négociations entre le conseil de l’Union européenne, son parlement et sa commission le 30 septembre prochain, pour faire interdire définitivement cette pratique.

Cosima Mezidi Alem et Alicia Foricher