BFM Grand Littoral
Grand Littoral

Côte d'Opale: de nombreux migrants empruntent le réseau de bus pour se rendre à des points de traversée

Plusieurs centaines de migrants utilisent quotidiennement les bus du département pour se rendre à un point de départ pour une traversée de la Manche. Des chauffeurs de bus se plaignent de cette situation.

"Ca peut m'arriver d'avoir la boule au ventre". De semaine en semaine, les conditions de travail des conducteurs de bus circulant entre Calais (Pas-de-Calais) et Gravelines (Nord) se dégradent. Et pour cause, chaque jour des centaines de migrants veulent emprunter ces transports en commun pour se rendre à un point de départ pour une traversée vers l'Angleterre, générant parfois des tensions.

"Ca peut m'arriver d'avoir une boule au ventre car des fois ça se passe très mal comme tout à l'heure à 9h40 ça s'est très mal passé: ils se sont battus à la gare de Calais car ils savent très bien qu'ils ne pourront pas tous monter dans le véhicule", raconte David Couster, conducteur de bus en interurbain pour Transdev Littoral Nord, au micro de BFM Grand Littoral.

Les forces de l'ordre ont dû intervenir pour filtrer la montée des migrants dans le bus.

Des passeurs à bord

Sur certains trajets, le conducteur ne transporte plus de passagers locaux et doit aussi faire face à la pression de passeurs.

"On a parfois des passeurs qui payent pour ces gens mais qui ne montent pas avec nous donc on prévient à chaque fois nos services et les services de l'ordre parce qu'on a des passeurs avec nous", explique-t-il.

Des bagages et un gilet de sauvetage

Le directeur de Transdev dans le Calaisis constate avec impuissance ces scènes illustrant la crise migratoire.

"Ils ne se cachent même plus. Ce sont des familles, ils ont leur bagage, un petit sac et le gilet de sauvetage, ils voyagent sur l'ensemble des lignes de la région Hauts-de-France", raconte Frédéric Potier.

Les associations de défense des migrants et les autorités se disent conscientes de la situation. La préfecture assure de son côté suivre de près la situation et tenter de trouver des solutions d'accompagnement pour Transdev dans le respect de la réglementation française et européenne.

Jérémy Mahieux avec Philippine Potentier et Emilie Roussey