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27 migrants morts dans un naufrage à Calais en 2021: des "sanctions" possibles selon le gouvernement

Un bateau de secours arrivant à Calais le 24 novembre 2021, après la mort de 27 migrants dans un naufrage.

Un bateau de secours arrivant à Calais le 24 novembre 2021, après la mort de 27 migrants dans un naufrage. - FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Le secrétaire d'État Hervé Berville annonce ce jeudi que des sanctions seront prises si des manquements sont avérés dans les conditions du naufrage d'un bateau transportant des migrants au large de Calais.

"Si à un quelconque moment il y a eu un manquement, une erreur, les sanctions seront prises", a assuré le secrétaire d'État Hervé Berville jeudi devant l'Assemblée nationale, après des révélations de presse sur les conditions du naufrage de migrants de novembre 2021 dans la Manche où 27 personnes avaient péri.

Une enquête en cours

Dans son édition en date de lundi, Le Monde affirme que les passagers d'un "small boat" qui a fait naufrage dans la nuit du 23 au 24 novembre 2021 au large de Calais ont appelé à une quinzaine de reprises les autorités françaises pour leur demander de l'aide, en vain.

"Comme vous, comme nos concitoyens, la lecture de cet article a ajouté de l'effroi à la douleur et à la tragédie", a dit aux députés Hervé Berville, le secrétaire d'État chargé de la Mer, en marge de l'examen d'un texte de coopération entre la France et la Grande-Bretagne.

"Bien évidemment, si ces faits sont avérés, si ces personnes étaient dans les eaux françaises et si à un quelconque moment il y a eu un manquement, une erreur, les sanctions seront prises. Soyez-en assurés", a-t-il souligné dans l'hémicycle.

"Une enquête judiciaire est en cours" et "l'administration a également lancé une enquête interne, il y aura là aussi les leçons à en tirer", a poursuivi le secrétaire d'État.

"Tu seras pas sauvé"

Le Monde, qui dit avoir consulté des éléments de l'enquête judiciaire menée à Paris, suggère aussi que les secours français ont attendu que les naufragés dérivent dans les eaux anglaises.

Dans une conversation téléphonique avec le Cross (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage), dont l'AFP a eu connaissance, un migrant déclare: "Au secours s'il vous plaît (...) je suis dans l'eau". "Oui, mais vous êtes dans les eaux anglaises Monsieur", lui répond son interlocutrice. "Non, non pas les eaux anglaises, les eaux françaises, s'il vous plaît pouvez-vous venir vite", supplie-t-il encore, avant que la conversation ne soit coupée.

"Ah bah, t'entends pas, tu seras pas sauvé. 'J'ai les pieds dans l'eau', bah je t'ai pas demandé de partir", dit alors l'opératrice. Les retranscriptions de conversations laissent toutefois apparaître que le Cross a contacté à plusieurs reprises les garde-côtes britanniques.

Plusieurs associations d'aide aux migrants ont dit leur "consternation" après ces révélations.

A.T. avec AFP