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Valenciennes: prison ferme pour sept hommes condamnés pour détention d'images pédopornographiques

Justice (Photo d'illustration)

Justice (Photo d'illustration) - AFP

Les prévenus ont été interpéllés mercredi dernier, après avoir été identifiés lors d'une cyberpatrouille de la section de recherche de la gendarmerie de Lille.

Sept hommes de 37 à 73 ans ont été condamnés vendredi à Valenciennes, dans le Nord, à des peines de prison ferme et immédiatement incarcérés pour avoir téléchargé, stocké et partagé plus de 400.000 images pédopornographiques.

Jugés en comparution immédiate vendredi, les prévenus avaient été interpellés mercredi, après avoir été identifiés lors d'une cyberpatrouille de la section de recherche de la gendarmerie de Lille, ciblant le ressort du tribunal de Valenciennes.

Des peines allant jusqu'à 4 ans d'emprisonnement

Ils ont été condamnés à des peines allant d'un à quatre ans d'emprisonnement avec des durées variables de suivi socio-judiciaire. Toutes les peines ont été assorties d'un mandat de dépôt. Le plus lourdement condamné est un sexagénaire, seul des sept prévenus à avoir été condamné pour agression sexuelle, commise en 2011 sur un mineur de moins de 15 ans.

Un retraité marié depuis plus de 40 ans, un jeune auto-entrepreneur père de famille, un quinquagénaire qui n'a jamais eu de vie de couple et n'a connu que des relations tarifées... : des hommes aux profils variés, qui ne se connaissaient pas, ont défilé dans le box, pour répondre d'acquisition, détention et diffusion, via des logiciels de partage de fichiers de pair à pair, d'images pédopornographiques.

Un phénomène qui "a explosé depuis cinq ans", avec "45 millions de fichiers en circulation contre 18 millions il y a quelques années", a pointé la procureure Pauline Lequien.

Si "personne ici n'est poursuivi pour agression sur mineur de 15 ans" ni pour avoir produit ces vidéos, ces hommes se sont "rincé l'oeil (...) sur des enfants qui se font violer", s'est-elle indigné, soulignant que leur demande massive d'images entraînait la production de ces photos et vidéos.

Un risque d'un passage "du virtuel au réel"

La procureure s'est également inquiétée pour plusieurs d'entre eux du risque d'un passage "du virtuel au réel" quand les images pédopornographiques ne suffiraient plus à les satisfaire.

Un homme de 41 ans, attiré exclusivement par les enfants, a expliqué que ces vidéos l'aidaient à contenir son désir sexuel, assurant qu'il ne passerait jamais à l'acte.

Le plus jeune des prévenus, père de trois enfants, a quant à lui déclaré, sans convaincre, avoir visionné ces vidéos pour se "tester" alors qu'il avait subi une agression sexuelle à l'adolescence et craignait de ressembler à son agresseur.

D'autres ont invoqué l'ennui, la curiosité ou une forme d'emballement de leur addiction à la pornographie.

La gendarmerie avait déployé d'importants moyens humains et techniques afin d'identifier les suspects dans ce dossier.

Les images seront analysées par une cellule nationale pour tenter d'identifier des producteurs, avait précisé le procureur Jean-Philippe Vicentini, lors d'une conférence de presse jeudi.

S. B. avec AFP