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Un jeune de 18 ans, connaissance de l'assaillant d'Arras, condamné pour apologie du terrorisme

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON

L'homme a été condamné ce mardi 6 février à un suivi socio-judiciaire pour apologie du terrorisme. La peine est assortie d'une obligation de formation et de soin, ainsi que de travaux d'intérêt général.

Il reconnaît tout ou presque: sa menace de "décapiter" les juifs, sa justification des attaques contre Charlie Hebdo, son admiration pour Ben Laden. Un jeune homme de 18 ans, connaissance de l'assaillant d'Arras, a été condamné ce mardi 6 février à un suivi socio-judiciaire pour apologie du terrorisme.

Ce suivi de cinq ans, prononcé à Arras, est assorti d'une obligation de formation et de soin, ainsi que de 210 heures de travaux d'intérêt général. En cas de manquement, ce prévenu sans casier, Dani M., risque jusqu'à deux ans de prison.

"C'est mérité"

C'est dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du professeur de lettres Dominique Bernard, poignardé à mort le 13 octobre 2023, que le jeune homme à l'épaisse barbe rousse apparaît sur les radars: il connaît l'assaillant, Mohammed Mogouchkov. Mais à l'audience, il ne dira rien de leur relation.

Dès le début, le président lui demande s'il reconnaît la gravité des faits. "Oui". Pourquoi? "Parce qu'ici, on peut pas dire ce genre de choses." Le juge sursaute. "Juste ici? Que en France?" Le prévenu, doudoune sans manches, mains dans le dos, casquette au bout des doigts: "Non... Oui... Je l'ai dit c'est tout."

Non assisté d'un avocat, il répète les propos sur Charlie Hebdo tenus devant une éducatrice trois jours avant l'attaque d'Arras: "C'était normal qu'à un moment, ils se fassent attaquer." "Quand vous insultez le prophète et tout, voilà ce qui arrive", insiste ce natif d'Arras. "C'est mérité pour eux, mais moi je pourrais pas faire ça."

Les réquisitions suivies

Ce 10 octobre, il avait aussi raconté à l'éducatrice son intention de partir au jihad après son service militaire en Algérie, où il a vécu dix ans. Puis approuvé l'assassinat de Samuel Paty, mimé sur elle un geste d'égorgement et fini par embrasser une photo d'Oussama Ben Laden sur son téléphone.

Sur les juifs -"je vais tous les décapiter ces fils de putes", dit-il en arabe dans une vidéo-, il assure avoir parlé sous l'effet du cannabis et le coup de la colère, quelques jours après les attaques du Hamas et la riposte d'Israël.

"On n'est pas sur de la provocation: on est bel et bien sur quelqu'un qui exprime ses convictions", relève le procureur, dont les réquisitions ont été suivies. La salle est vide, le prévenu écoute main dans la poche. La décision prononcée, il se réjouit: plus besoin de pointer au commissariat.

A.T. avec AFP