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Pollution du site Metaleurop: rejet de la demande d'information en urgence de la population

Le site de l'ancienne fonderie Metaleurop.

Le site de l'ancienne fonderie Metaleurop. - BFMTV

Le tribunal administratif de Lille considère que la "condition d'urgence" n'est pas remplie dans ce référé.

Le tribunal administratif de Lille a rejeté la demande de l'agglomération d'Hénin-Carvin et d'une association de riverains d'informer en urgence la population vivant aux alentours de l’ancienne fonderie Metaleurop du risque sanitaire lié à la pollution au plomb, a-t-il indiqué vendredi. Saisi en référé, le tribunal estime dans un communiqué que la "condition d'urgence" n'est pas remplie.

Obligation d'informer la population

Joint par BFM Grand Lille, l'avocat des requérants, David Deharbe, s'est cependant dit "très satisfait", le juge reconnaissant selon lui "pour la première fois" dans son ordonnance "l'obligation pour l’État d'informer de la pollution qu'il connaît".

David Deharbe demandait entre autres au préfet du Pas-de-Calais "de lancer une campagne d'information et de sensibilisation aux risques de saturnisme" et "de prendre des mesures de signalisation des espaces scolaires", rappelle le tribunal dans son communiqué.

Il réclamait aussi que la campagne de dépistage du saturnisme, lancée cet été dans les communes autour de l'usine, soit étendue à des territoires plus éloignés et que soient relancés les parents des 6611 enfants concernés par cette campagne qui n'y ont pas répondu.

La campagne de dépistage prolongée

La campagne de dépistage, menée par l'Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France sur les communes d'Evin-Malmaison, Courcelles-lès-Lens, Noyelles-Godault, Leforest et Dourges, sera relancée et prolongée jusqu’au 7 novembre.

Elle a pour l'instant révélé huit cas de saturnisme (un taux de plomb supérieur à 50 µg/litre de sang) et 61 imprégnations élevées (25 à 50 µg/l). Mais ces résultats restent partiels car ils ne concernent encore qu'une petite partie de la population cible, selon l'ARS.

À la fermeture de l'usine Metaleurop en 2003, qui a rejeté pendant des décennies des métaux lourds (plomb et cadmium) dans l'air, la zone était considérée comme la plus polluée de France. Cinq communes (24.000 personnes) sont concernées depuis 1999 par une restriction de l'usage des sols.

Une équipe de l'émission d'investigation "Vert de rage", sur France 5, qui a enquêté sur cette pollution, estimait fin avril que 5815 enfants pourraient avoir été atteints de saturnisme entre 1962 et 2020, dont une centaine depuis 20 ans. La préfecture avait alors répondu qu'un seul cas avait été enregistré depuis 10 ans dans la zone.

A.T. avec AFP