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Patrimoine mondial de l'Unesco: pourquoi Lille a retiré la candidature de la Citadelle

Périmètre classé trop large, accessibilité du bâtiment limitée... La maire de Lille a détaillé ce lundi les raisons qui l'ont poussée à retirer la candidature de la Citadelle de la ville à l'Unesco.

Il y a un mois, la Ville de Lille décidait de retirer la candidature de la Citadelle au patrimoine mondial de l'Unesco. Ce lundi, la mairie s'est enfin exprimée sur les différentes raisons de ce retrait lors d'une conférence de presse.

Le premier argument avancé par la Ville est celui du périmètre du bien classé, qui aurait compris la Citadelle, mais aussi l'ensemble de l'îlot sur lequel elle se situe ainsi qu'une "zone tampon". Cette dernière aurait dû couvrir une aire allant du Vieux-Lille jusqu'à la gare Lille-Flandre. Les aménagements de grande ampleur auraient donc été limités, ou très réglementés, dans l'ensemble de cette zone si la Citadelle avait été acceptée au patrimoine mondial de l'Unesco.

"Les exigences de l'Unesco étaient des atteintes à notre souveraineté. Nous nous sommes heurtés à l’intransigeance de leurs experts", a ainsi déclaré Marie-Pierre Bresson, adjointe à la Culture à la mairie de Lille, d'après des propos rapportés par La Voix du Nord.

La disparition du bois de Boulogne?

Intégré à l'Unesco, l'ouvrage militaire aurait dû bénéficier d'une mise en valeur et être restauré comme au 17e siècle, quand il a été construit. Pour ce faire, une partie du bois entourant la Citadelle aurait alors dû être retiré. Une option inenvisageable pour la mairie de Lille, en raison du grand nombre de Lillois qui se promènent régulièrement dans le parc.

Par ailleurs, la Citadelle aurait dû être accessible toute l'année, selon les critères de l'Unesco. Trop compliqué, aux yeux de la Ville, en raison de la présence militaire à l'intérieur du monument.

L'impossibilité de mener "une politique de développement urbain durable"

La mairie de Lille a ainsi mis en avant une décision de "cohérence politique".

"Tout ce travail engagé, finalement, nous conduit à penser que comme nous ne pouvons pas mener la politique de développement urbain durable qui est la nôtre à cause des exigences, nous nous retirons du processus", a déclaré Marie-Pierre Bresson, adjointe à la Culture à la mairie de Lille.

De son côté, l'opposition reproche toujours à la majorité des propos "mensongers" et des arguments qui ne cessent de changer. Pour l'ancien candidat écologiste à la mairie de Lille Stéphane Baly, le patrimoine mondial de l'Unesco ne s'oppose pas à la présence d'un bois ou à des aménagements dans la ville. L'élu appelle ainsi la maire Martine Aubry et ses adjoints à la reprise du dossier de candidature de la Citadelle.

Juliette Mitoyen Journaliste BFM Régions