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Nord: une plateforme lancée pour faciliter les signalements d'abus sexuels dans l'Église

Les diocèses de Lille, d'Arras et de Cambrai ont signé une convention avec la justice pour rendre les dépôts de plainte plus faciles pour les victimes d'abus sexuels par des clercs.

Un nouveau pas en avant pour les victimes d'abus sexuels dans l'Église. Trois diocèses du Nord ont signé ce mercredi une convention avec la justice pour faciliter les signalements d'abus sexuels et les procédures judiciaires qui en découlent.

Grâce à ce partenariat, les diocèses peuvent transmettre le signalement d'une personne se disant victime d'une agression sexuelle ou d'un viol par un clerc auprès du parquet, sans besoin pour la victime de porter plainte.

"Ça crée de la fluidité", salue Monseigneur Olivier Leborgne, évêque d'Arras, de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Omer, sur BFM Grand Lille.

Une procédure plus encadrée

Si le principe existait déjà auparavant, puisque les clercs sont tenus de signaler auprès de la justice un abus qui leur serait rapporté par une victime, la procédure est désormais plus encadrée.

"Ça crée un cadre, qui précise les modalités des deux côtés: de notre côté, pour signaler les choses le mieux possible, et du côté de la justice, pour réagir le plus rapidement possible", explique l'évêque d'Arras.

"Travailler main dans la main avec la justice"

Le partenariat, signé entre les diocèses d'Arras, de Lille et de Cambrai, les parquets de la cour d'appel de Douai et surtout dix procureurs de la région, n'est pas inédit dans l'Hexagone. Mais il concerne le Nord du pays pour la première fois.

Sept diocèses avaient déjà signé une telle convention auparavant. La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) s'était ensuite prononcée en faveur de la généralisation d'une telle plateforme dans un rapport paru en octobre 2021, connu sous le nom de rapport Sauvé, du nom du président de la commission.

Le protocole doit permettre à l'Église de montrer son engagement dans le soutien des victimes d'abus sexuels et leur permettre d'être entendues par la justice.

"L'Église désire travailler main dans la main avec la justice. Nous sommes des citoyens français et il nous paraît capital de mettre en œuvre les lois de notre pays", assure Monseigneur Olivier Leborgne.

La publication du rapport Sauvé avait secoué l'institution catholique, révélant que 330.000 personnes avaient été victimes d'abus sexuels par des membres de l'Église en tre 1950 et 2020.

Juliette Desmonceaux