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Lille: un parc verra le jour sur l'avenue du Peuple-Belge, le projet de remise en eau abandonné

Les habitants de Lille, Lomme et Hellemes avaient le choix entre quatre scénarios. Le résultat de la consultation n'est pas au goût du président de l'association Renaissance du Lille ancien.

Les résultats de la consultation publique pour l'avenir de l'avenue du Peuple-Belge ont été dévoilés ce mardi. C'est le parc proposé dans le premier scénario privilégiant le végétal et "la diversité des usages" qui a été préféré par 27% des votants.

Il a devancé celui de la remise en eau partielle du canal historique, puis celui de sa remise en eau totale (quasi à égalité, à 26% tous les deux) et enfin celui de la création d'un parc incluant un miroir d'eau (21%).

Le premier scénario pour l'aménagement de l'avenue du peuple Belge
Le premier scénario pour l'aménagement de l'avenue du peuple Belge © Ville de Lille

Avec plus de 11% de participation et près de 15.000 votes, "le pari de cette consultation est réussi" s'est réjouie la maire socialiste, même si le choix qu'elle défendait n'a pas été retenu. Elle s'était en effet personnellement positionnée pour le quatrième scénario, qui proposait une réouverture du canal historique depuis la rue de la Comtesse jusqu'à l'usine élévatoire.

"Mon choix était celui de la remise en eau totale, ça l'a toujours été depuis des années" a déclaré auprès de l'AFP, la maire de Lille Martine Aubry, soulignant que "l'eau est aussi utile que les arbres contre les îlots de chaleur". Mais "le regret est personnel", a-t-elle ajouté, soulignant l'engagement de la mairie à respecter l'issue de la consultation.

Pour Martine Aubry, le message des habitants est clair: "on veut du vert dans le coeur de ville", rapporte l'AFP. Elle a également souligné que si le coût plus élevé de la remise en eau (60 millions) ne semble pas avoir beaucoup pesé, la durée des travaux ainsi que la crainte des habitants âgés de retrouver un "cloaque" infesté de moustiques ont été déterminantes.

"Extrêmement déçu"

Un peu moins ouvert au respect du résultat de la concertation, Jean-Yves Méreau, président de l'association Renaissance du Lille ancien, soutenait comme Martine Aubry, le scénario 4. Il se dit "extrêmement déçus". Sur BFM Lille ce mardi soir, il a dénoncé une "présentation fallacieuse qui faisait croire aux Lillois que tous les arbres allaient être coupés de l'avenue".

"Nous on pense que la remise en eau du Peuple-Belge est inéluctable, un jour ou l'autre, parce que c'est le sens de l'histoire et c'est le sens de l'urbanisme, déclare-t-il. Toutes les villes flamandes ont l'eau dans leur coeur de ville, Lille est la seule ville qui a renié l'eau et qui l'a chassé."

Jean-Yves Méreau poursuit en ajoutant que le scénario qui l'a emporté "n'est absolument pas la solution la plus écologique". "La solution écologique, c'est l'alliance d'un écosystème aquatique et d'un écosystème végétal, avec un couloir écologique qui permettrait à la faune aquatique de remonter jusque dans le centre-ville", ajoute-t-il.

Les votes de cette consultation ont été extrêmement serrés. Le projet de parc, le moins coûteux, à 25 millions d'euros, a devancé celui de la remise en eau partielle du canal historique, puis celui de sa remise en eau totale (quasi à égalité, à 26% tous les deux) et enfin celui de la création d'un parc incluant un miroir d'eau (21%).

Solenne Bertrand