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"Les habitants en ont ras-le-bol": tensions à Wattignies, le commissariat visé par des tirs de mortiers en début de semaine

Des heurts avec les forces de l'ordre ont éclaté depuis ce week-end dans le Nord. Le commissariat de Wattignies a notamment été la cible de tirs de mortiers d'artifice dans la nuit de lundi à mardi. Sur place, les habitants ne comprennent cette montée des violences urbaines.

Les violences urbaines continuent dans la métropole lilloise, à Lille, Marcq-en-Baroeul ou à Tourcoing, où pour la quatrième nuit consécutive des heurts avec les forces de l'ordre ont eu lieu. Au moins six individus ont été interpellés.

Dans la nuit de lundi à mardi, le commissariat de Wattignies a également été la cible de tirs de mortiers d'artifice et de jets de projectiles par une bande de cinq à six individus.

Ce sont des rodéos à scooter ce week-end qui ont mis le feu aux poudres dans le quartier Blanc-Riez. Les policiers sont intervenus pour calmer la situation lundi après-midi, ce qui a provoqué la colère de jeunes. Deux véhicules de police ont été touchés, aucun blessé et aucune interpellation n'ont été recensées pour l'heure.

Une escalade de la violence qui inquiète dans le quartier. Pour les riverains, témoins des violences, c'est l'incompréhension.

"Je les ai vu de la fenêtre, ils tiraient des mortiers sur le commissariat" explique un habitant. "C'est la première fois que je vois des tensions comme ça avec la police ici. Ce n'était jamais arrivé".

"Compétition avec d'autres quartiers"

C'est la surprise également au centre social du quartier. Le directeur regrette la mauvaise influence des réseaux sociaux sur ces jeunes. "On se dit qu'il y a une compétition avec d'autres quartiers de la Métropole. Les réseaux sociaux s'emballent, c'est à celui qui fera la pire connerie" indique Khalid Smaiti, directeur du centre social "Le Tilleul".

"On a atteint un degré de violence inédit. On ne comprend pas ce qui se passe et les habitants en ont ras-le-bol" juge le directeur du centre.

Depuis le début de la crise sanitaire, les restrictions ne permettent plus au centre d'accueillir les jeunes. La fréquentation du centre a baissé de 70% depuis plus d'un an.

Rémi Desreumaux et Alicia Foricher