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Le procès du président de la métropole de Lille renvoyé à 2024 en raison de la grève des greffiers

Damien Castelain doit notamment être jugé pour recel d'abus de confiance en marge de la construction du Grand stade.

Le procès du président (DVD) de la Métropole européenne de Lille (MEL), Damien Castelain, notamment pour recel d'abus de confiance en marge de la construction du Grand Stade, a été renvoyé au lundi 12 février 2024 en l'absence de greffier, en grève.

"Manque de considération"

"Un seul greffier vous manque et tout est renvoyé", "pour des statuts et une rémunération à hauteur de nos fonctions" ou encore "greffier = grand oublié de la justice", pouvait-on lire sur les pancartes tenues par la quarantaine de greffiers en robe présents dans la salle d'audience où devait se tenir le procès.

Devant la cour, ils ont manifesté "leur désarroi" et leur "colère" dénonçant "un manque de rémunération et de considération". Président, procureur et avocats leur ont apporté leur soutien.

Les greffiers ont appelé à une grève nationale lundi pour protester contre un projet de revalorisation salariale et dénoncer le "mépris" dont leur profession fait selon eux l'objet depuis des années.

La mobilisation a débuté il y a deux semaines de manière spontanée, hors syndicats, provoquée par un projet de nouvelle grille indiciaire qui va désavantager les greffiers, estiment-ils.

20.000 euros de notes de frais

Damien Castelain est soupçonné, alors qu'il était vice-président de la MEL, au tournant des années 2010, d'avoir bénéficié, en marge de la construction par Eiffage du Grand stade de Lille, de plus de 17.000 euros de pierres bleues (un revêtement extérieur de qualité) livrées via le constructeur, pour une terrasse personnelle.

Damien Castelain devait également être jugé à partir de lundi pour une autre affaire, lancée par Médiacités en juin 2018: des notes de frais de plus de 20.000 euros, qui auraient servi, selon le site d'information, à acheter des parfums ou des nuits en hôtel de luxe le week-end.

Le parquet avait ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et recel à la suite d'une plainte contre X du militant anti-corruption Eric Darques et d'un signalement de l'association Anticor. L'Agence française anticorruption avait également effectué un signalement, puis relevé, dans un rapport dévoilé par Médiacités, des "irrégularités".

Damien Castelain, à la tête depuis 2014 de la MEL -une métropole composée de 95 communes, comptant près de 1,2 million d'habitants- devait aussi être jugé en même temps sur les conditions d'embauche de sa conseillère presse. Le procès devrait se tenir du 12 au 15 février 2024.

A.T. avec AFP