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Le bourgmestre de Tournai veut autoriser la police à traverser la frontière franco-belge en cas de refus d'obtempérer

Le bourgmestre de Tournai a écrit à Emmanuel Macron. Il souhaite autoriser les policiers à traverser la frontière dans les deux sens en cas de refus d'obtempérer.

À la frontière franco-belge, si les particuliers des deux pays peuvent passer sans problème, ce n'est pas toujours le cas pour les policiers. En Europe, le franchissement des frontières par la police est encadré par les accords de Schengen. Il n’est possible qu’en flagrant délit et pour des interventions limitées aux crimes, trafics et vols. En cas de refus d'obtempérer, les forces de l'ordre doivent s'arrêter à la frontière.

"Monter à Paris"

Pour espérer régler la situation, et autoriser les policiers à traverser la frontière en cas de refus d'obtempérer, Paul-Olivier Delannois, le bourgmestre de Tournai, a donc écrit directement au président de la République, Emmanuel Macron.

"Le retour souvent que l’on a des élus Français c’est: oui mais tout cela se discute à Paris, il faut monter à Paris", explique Paul-Olivier Delannois à BFM Grand Lille. "Comme petit Belge, moi ça ne me fait rien de monter à Paris, ça ne me fait pas peur."

Le bourgmestre de Tournai indique avoir constaté une augmentation des refus d’obtempérer. “Et ça me semble surréaliste qu’à un moment donné la police soit obligée de s’arrêter à la frontière”, déclare-t-il.

17 auteurs de refus d'obtempérer ont échappé à la police

En 2023, 17 auteurs d’un refus d’obtempérer ont échappé aux polices françaises ou belges en traversant la frontière. Pour Dominique Debrauwere, commissaire de Tournai, la réglementation actuelle réduit l’action des policiers de part et d’autre de la frontière.

"Bien souvent, lorsqu’on se retrouve dans un cas de figure de refus d’obtempérer, on ne sait pas ce que l’on va pouvoir détecter à l’issue de l’interpellation, détaille-t-il. Mais si déjà on se soustrait sans même savoir ce que nous poursuivons, ça ne nous permet pas de franchir la frontière".

Permettre aux policiers étrangers d’interpeller sur le territoire français ne s'annonce toutefois pas facile. Il faudrait pour cela modifier la constitution française

Antoine Coutin avec Charlotte Lesage