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"Il faut que ça s'arrête": deux mois après le suicide de Lindsay, ses proches ne "lâchent rien"

Lindsay, âgée de 13 ans, s'est suicidée en mai dernier. À Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, ses proches ont organisé une action pour ouvrir la discussion sur le harcèlement scolaire.

Il y a deux mois, en mai dernier, Lindsay, 13 ans, victime de harcèlement scolaire, s'est suicidée. Aujourd'hui, ses proches organisent des actions de sensibilisation, pour libérer la parole et tenter de trouver des solutions au harcèlement scolaire.

Ce vendredi, ils se sont réunis à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais. Autour des stands, les gens viennent apporter leur soutien et témoigner de leur propre expérience.

"Je viens d'Annecy, parce que la cause est très importante. Il faut montrer qu'on est là, qu'on les soutient. C'est bien beau de le faire sur Internet, mais c'est important de montrer qu'on est là", explique une participante, au micro de BFM Lille.

"Ça m'attriste un peu de voir autant de harcèlement dans un collège. Je trouve ça inadmissible de n'avoir rien fait pour la petite", confie une autre.

Boîte à idées et témoignages

Les passants sont invités à déposer des petits mots dans une boîte à idées, sur laquelle sont inscrits les mots: "Stop au harcèlement". De nombreuses personnes confient trouver un écho personnel dans l'histoire de Lindsay. "J'ai subi moi-même du harcèlement scolaire. Malgré le soutien de la famille, il y a un moment où j'ai eu des trous noirs", affirme une des personnes interrogées.

"J'en ai beaucoup parlé et j'ai été aidée par mon ancien directeur de collège, qui a vraiment fait tout pour que je ne fasse plus harceler", explique de son côté une jeune femme, assurant que "tout va mieux".

"Il faut que Lindsay ne soit pas partie pour rien"

Pour les proches de Lindsay, et sa famille, l'objectif est de ne pas tomber dans l'oubli. La famille a d'ailleurs été reçue le 5 juin par le ministre de l'Éducation, et a jugé "insuffisante" sa prise de position. De son côté, la Première ministre, Élisabeth Borne, a promis de faire "de la lutte contre le harcèlement la priorité absolue de la rentrée 2023".

"Je ne lâcherai rien. J'ai perdu ma fille, vous voulez que je perde quoi de plus aujourd'hui? Il faut que ça s'arrête, il faut que Lindsay ne soit pas partie pour rien", affirme Betty Gervois, la mère de la jeune fille.

La famille est en train de monter une association, qui va ouvrir cet été pour pouvoir "intervenir dans des établissements, un peu partout en France". Une rencontre est d'ailleurs prévue prochainement entre les proches de Lindsay et l'Académie de Lille, pour mettre en place des actions scolaires contre le harcèlement dès la rentrée.

Après le suicide de l'adolescente, quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide", et une personne majeure pour "menaces de mort". Une enquête administrative a été ouverte par le ministère, tandis que la famille de Lindsay a elle déposé plainte contre l'établissement, le rectorat, des policiers et Facebook.

Clément Polin avec Fanny Rocher