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"Il est urgent qu'on pose un cadre": le maire de La Madeleine appelle à réglementer les "dark stores"

L'élu de cette commune limitrophe de Lille estime que ces services de livraison de courses à domicile "mettent en danger nos modes de consommation classiques et en particulier les commerces de proximité".

Gorillas, Flink, GoPuff... On voit ces marques et leurs logos s'afficher ici et là depuis quelques mois, dans les couloirs du métro ou sur les arrêts de bus. Elles s'implantent dans les grandes villes comme dans les petites bourgades. La Madeleine, commune de la Métropole européenne de Lille (MEL), dans le Nord, n'y fait pas exception.

Sébastien Leprêtre, maire de la ville, a lui aussi vu se multiplier ces dépôts pourtant presque invisibles, d'où partent des livreurs à vélo chargés de courses. Des lieux également connus sous le nom de "dark stores".

L'édile souhaite encadrer leur implantation et appelle la MEL à ouvrir le débat.

"Notre devoir"

"Il est urgent qu'on pose un cadre pour éviter que ce soit l'anarchie la plus totale qui préside à l'installation de ces magasins fantômes, qui commencent à naître ici et là et qui mettent en danger nos modes de consommation classiques et en particulier les commerces de proximité", s'est-il alarmé au micro de BFM Grand Lille.

Et d'ajouter: "Je crois que notre devoir, c'est aussi de lutter contre la précarité de l'emploi. On voit bien que celles et ceux qui sont arrimés à ces magasins fantômes sont plutôt des jeunes, avec des salaires au lance-pierre, qui sont payés à la commande, à la course. Ça aussi, ça doit nous inquiéter".

Les "dark kitchen" fleurissent aussi

La question de l'implantation des enseignes du "quick commerce" dans le paysage des villes n'inquiète pas que dans le Nord. En début de semaine, la mairie de Paris a demandé la fermeture de 45 "dark stores", qu'elle estime installés illégalement.

Ces derniers sont considérés par la municipalité et les services de l'urbanisme comme des entrepôts, alors que les locaux dans lesquels ils ont été installés sont le plus souvent des locaux commerciaux. Or une autorisation, voire un permis de construire, est nécessaire pour procéder à un tel changement.

Parallèlement au développement des "dark stores", bon nombre de communes voient des "dark kitchen" fleurir. Même principe: entre les murs de ces enseignes sans réelle devanture, des repas sont confectionnés et voués uniquement à la livraison. Avec la même crainte pour les municipalités: voir les restaurants traditionnels vidés de leur clientèle.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions