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Attentat d'Arras: l'avocat de la mère et d'une sœur de l'assaillant confie leur "honte" et leur sentiment de culpabilité

Des personnes rassemblées devant la mairie d'Arras pour suivre sur un écran géant les funérailles de l'enseignant Dominique Bernard, le 19 octobre 2023

Des personnes rassemblées devant la mairie d'Arras pour suivre sur un écran géant les funérailles de l'enseignant Dominique Bernard, le 19 octobre 2023 - FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP

L'avocat de la mère et d'une des sœurs de l'assaillant de l'attentat d'Arras s'est exprimé pour la première fois, rapportant les sentiments de ses deux clientes. Il leur conseille de se porter partie civile.

Un sentiment de honte anime la mère de Mohammed Mogouchkov, dix jours après l'attentat perpétré par son fils à Arras le 13 octobre dernier où Dominique Bernard, professeur de Lettres, a perdu la vie. Pour la première fois, la mère de famille et l'une de ses filles se sont exprimées, par le biais de son avocat Mikaël Benillouche.

"La sœur est horrifiée par les faits. La maman, c'est plus de la honte comme type de sentiment", révèle l'avocat au micro de RTL qui leur a conseillé de se porter partie civile.

Cette sœur, âgée d'à peine 18 ans, connaissait Dominique Bernard, qui enseignait au lycée Gambetta-Carnot d'Arras. "Un professeur qui avait une excellente réputation", explique Mikaël Benillouche à nos confrères. "Pour elle, c'est totalement incompréhensible. Elles culpabilisent énormément", poursuit-il.

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Une trajectoire de "défiance"

Depuis dix jours et les auditions des proches de Mohammed Mogouchkov, Mikaël Benillouche a pu constater le "glissement progressif" de l'assaillant. Selon lui, ce dernier a rapidement remplacé son père, expulsé en 2018 en Géorgie, dans une famille à l'organisation "patriarcale et traditionnelle, où les femmes n'ont pas de mots".

"C'est une trajectoire qui est progressivement de défiance. La France ne veut plus de son père sur son territoire national", explique-t-il.

D’après les informations de BFMTV, elles étaient sous forte pression religieuse des deux frères au domicile familial. Au cours de son audition, la sœur a rapporté aux enquêteurs vivre dans la terreur, dépeignant un frère violent psychologiquement avec elle et physiquement avec sa maman qu'il, d'après elle, plaquait contre les murs. Devant les enquêteurs, elle a qualifié son frère de "monstre" dénonçant son acte "d’horreur".

D'après RTL, les deux femmes sont décrites désormais par leur avocat comme "en détresse". Elles se battent pour récupérer la dernière de la fratrie, âgée de 8 ans, qui a été placée à l'Aide sociale à l'enfance.

Juliette Vignaud