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Affaire Buitoni: de nouveaux témoignages accablants visent l'usine de Caudry

Des employés de l'usine Buitoni de Caudry dénoncent la décision de Nestlé de prioriser la production de pizzas au détriment du nettoyage du site.

Prioriser la production et réduire le temps de nettoyage. Telles sont les directives de Nestlé au sein de l'usine Buitoni à Caudry (Nord). Au micro de nos confrères de Radio France, de nombreux salariés décrivaient ce week-end leur rythme de travail dédié à la production de pizzas surgelées au sein de l'établissement.

Selon eux, le cycle de nettoyage de l'usine, fermée depuis six mois à la suite du scandale des pizzas contaminées, a été réduit à la ligne de production et les machines, au détriment des murs et plafonds. Un cycle de nettoyage divisé par deux, passant de 8 heures à 4 heures 45. Un chiffre confirmé par la direction de Nestlé, qui justifie cette décision par plus de personnel affecté au nettoyage.

Des manquements signalés depuis dix ans

Les conséquences? Des silos de farine qui ne seraient pas nettoyés depuis sept ans et une climatisation bouchée qui peut causer une augmentation de la température jusqu'à 27°C, facilitant ainsi le développement rapide de la bactérie E.Coli.

Des manquements d'hygiène signalés depuis dix ans par la répression des fraudes qui pourraient ainsi retarder la réouverture de l'usine de Caudry, à l'arrêt depuis le 1er avril.

Le mois dernier le maire de Caudry interpellait de son côté Nestlé sur le redémarrage de l'usine et questionnait la pérennité économique de cette dernière.

"J'ai vraiment l'impression que la direction de Nestlé France ne met pas les moyens et n'a pas envie de voir redémarrer l'usine Buitoni de Caudry", confie l'édile de la commune au micro de BFM Grand Lille.

Frédéric Bricout a donc décidé d'interpeller Nestlé -la société mère de Buitoni. "Plutôt que de travailler 35 heures en 3x8- c'est-à-dire trois équipes différentes qui se relaient sur le même poste pendant 24 heures du lundi au vendredi, ndlr - pour mettre un coup de boost et remettre aux normes l'entreprise, il a été demandé de travailler deux, voire un seul jour par semaines", déplore le maire de Caudry.

Alixan Lavorel