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Environnement

Une enquête ouverte contre Lafarge, accusé de déverser du béton dans la Seine

Le cimentier Lafarge est accusé d'avoir pollué la Seine.

Le cimentier Lafarge est accusé d'avoir pollué la Seine. - BFMTV

Le cimentier est soupçonné d'avoir rejeté dans le fleuve un mélange de "particules de ciment, de liquide de traitement et des microfibres de plastique". Lafarge se dit victime d'un "acte malveillant".

Le parquet de Paris annonce avoir ouvert une enquête fin août pour une "suspicion de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics" constatée par l'Office français de la biodiversité (OFB), a appris l'Agence France-Presse (AFP). Selon Europe 1, une usine Lafarge située dans le quartier de Bercy, rejette dans le fleuve un mélange de "particules de ciment, de liquides de traitement et des microfibres de plastique".

Le parquet a confié à l'OFB et à la brigade fluviale une enquête judiciaire pour "déversement de substances nuisibles par personne morale", "jet ou abandon par personne morale de substances nuisibles" et "utilisation de produits phytosanitaires sans respecter les conditions d'utilisation".

"Un véritable scandale écologique"

"C'est un véritable scandale écologique, alors que nous travaillons avec nos partenaires depuis de nombreuses années pour améliorer la qualité du fleuve, a réagi Anne Hidalgo. La Ville de Paris va saisir le procureur de la République pour ces faits graves qui portent atteinte à notre environnement", a tweeté la maire PS Anne Hidalgo, en partageant l'information révélée par Europe 1.

Sur Twitter, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a indiqué que des inspecteurs de son ministère allaient se rendre sur place et que les "responsables seront poursuivis".

Lafarge se dit "victime"

Dans un communiqué, Lafarge s'est dit "victime" et affirme que l'écoulement en question est le fait "d'un accident exceptionnel provoqué par un acte malveillant", et n'est en rien un acte volontaire de l'entreprise. Selon le cimentier, "l'écoulement a été stoppé" et les actions de contrôles sur les centrales vont être renforcées.

Plus tôt dans l'année, Lafarge-Holcim avait déjà été accusé de polluer la Seine par les militants d'Extinction Rébellion. Visée par une série d'actions du groupe écologiste sur plusieurs de ses sites parisiens, l'entreprise avait alors assuré que ses installations répondaient "strictement aux normes environnementales et qu'aucune pollution de la Seine n'a été causée" par leur exploitation.

En avril 2019, le groupe Vinci avait lui aussi été accusé de déverser des résidus de béton dans la Seine depuis le site d'une de ses filiale, situé à Nanterre. Il avait ensuite été condamné à une amende de 50.000 euros.

F.B. avec AFP