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Environnement

Un "livre potable" pour informer et filtrer l'eau insalubre

Ce livre permet d'informer sur les risques liés à la consommation d'une eau impropre, mais aussi à la filtrer le cas échéant.

Ce livre permet d'informer sur les risques liés à la consommation d'une eau impropre, mais aussi à la filtrer le cas échéant. - Capture d'écran - The Drinkable Book

Une chercheuse américaine a mis au point un ouvrage qui pourrait, s'il est correctement financé, alerter les populations qui n'ont pas accès à l'eau potable des risques liés à la consommation d'eau non portable. Mais également permettre de filtrer le précieux liquide. Explications.

C'est un bouquin d'un genre nouveau, qui pourrait tout simplement sauver des vies. Tout juste après avoir obtenu son doctorat, la chercheuse Theresa Dankovich a imaginé un "livre potable" à destination de populations ayant difficilement, voire pas du tout, accès à l'eau potable.

Le principe de l'objet? Lutter contre les maladies liées à la consommation d'eau impropre, qui font chaque année plusieurs millions de morts à travers la planète. Le plus souvent, sans même que les victimes ne puissent s'en rendre compte.

Alerter...

L'objectif du "Drinkable Book", ainsi qu'il a été baptisé aux Etats-Unis, est donc double: il s'agit tout d'abord d'informer les personnes les plus exposées aux risques qui pèsent sur elles en cas de consommation d'eau impie, mais aussi de permettre de filtrer, et donc de rendre consommable, le précieux liquide.

Mais comment ça marche? D'extérieur, le "livre potable" a tout d'un ouvrage classique. Une fois ouvert, toutefois, l'album offre plusieurs pages épaisses qu'il est possible de sectionner à chaque fois en deux morceaux bien distincts. Sur chacun est inscrite une phrase, alertant sur les dangers liés à la consommation d'une eau impure. Il est prévu que chacun de ses mots soient écrits les langues ou dialectes locaux où sont destinés les Drinakble Books.

... puis filtrer

Deuxième fonction: les pages, une fois découpées, servent de filtre et permettent de rendre potable une eau impropre à la consommation de prime abord. Une transformation rendue possible grâce aux nanoparticules d'argent et de cuivre contenues dans ce papier particulier.

"L'eau dans votre village peut contenir des maladies mortelles. Mais chaque page de ce livre sont un filtre à eau qui va la rendre sûre à boire", est-il ainsi possible de lire à l'intérieur du livre.

99% des bactéries tuées

Ce système de filtre a fait ses preuves lors de tests menés dans 25 sources d'eau contaminée, en Afrique du Sud, au Ghana, au Kanya, au Bengladesh, ou encore à Haïti, note ainsi le Washington Post. De quoi ramener la salubrité de l'eau à un niveau comparable à celui qui a court aux Etats-Unis, se félicite Theresa Dankovich, qui a eu cette idée lors de ses études à l'université McGill de Montréal, avant de la mettre en application à l'université de Virginie, aux Etats-Unis.

Toujours en phase de développement, le "livre potable" est une invention prometteuse en ce sens qu'elle serait peu onéreuse. La chercheuse, qui a expliqué que de nombreux tests devront encore être menés, espère ainsi pouvoir faire en sorte que ses filtres coûtent moins de 10 centimes pièce. Un projet qui n'en est pour l'heure qu'à la phase de développement, mais qui peut être soutenu par le biais d'Indiegogo, une plateforme de financement participatif.

Jé. M.